Affaire Estelle Mouzin: après des aveux et un ADN, quelles suites pour l’enquête? – BFMTV

Les révélations, ce vendredi, de l’ex-femme de Michel Fourniret et la découverte de l’ADN partiel d’Estelle Mouzin sur un matelas saisi dans une habitation familiale située à Ville-sur-Lumes ont permis de faire avancer l’enquête sur la disparition de la fillette. Des zones d’ombres demeurent concernant le lieu où a été enterré le corps et sur le mode opératoire.

Des avancées importantes, après 17 ans d’enquête. Ce vendredi, plusieurs informations ont permis à l’affaire Estelle Mouzin de prendre un nouveau tournant.

Le tueur en série Michel Fourniret aurait séquestré, violé et tué la fillette, en 2003, dans une maison familiale désertée des Ardennes, selon de nouveaux aveux de son ex-épouse Moniquer Olivier. Des déclarations qui s’ajoutent à l’identification récente de l’ADN partiel de la fillette, mêlé à d’autres traces, sur un matelas saisi en 2003 dans cette habitation située à Ville-sur-Lumes. Une découverte essentielle, annoncée ce vendredi soir.

Au cours de son interrogatoire par la juge Sabine Khéris, Monique Olivier n’a cependant pas permis de lever de nombreuses zones d’ombres. L’enquête va, en effet, devoir permettre de découvrir où le corps d’Estelle Mouzin a été enterré et de préciser également le mode opératoire du tueur.

Un nouvel interrogatoire

Michel Fourniret devrait en ce sens être interrogé “a priori dans les semaines qui viennent”, selon Richard Delgenes, l’avocat de Monique Olivier. “On ne va pas attendre plusieurs mois pour le faire. La juge d’instruction a un planning. À partir du moment où vous faites Monique Olivier une semaine, la semaine qui suit c’est Michel Fourniret. Ça a toujours été comme ça depuis deux, trois ans”, a-t-il ajouté.

“Maintenant on va interroger Michel Fourniret, il fera du Michel Fourniret: il infirmera, il confirmera, il fera ce qu’il veut. On n’a jamais avancé grâce à lui”, a toutefois averti le conseil, sur notre plateau.

Le nouvel interrogatoire de “l’Ogre des Ardennes” est prévu la semaine prochaine, a confirmé, de son côté, une source proche du dossier à l’Agence-France Presse (AFP).

À 78 ans, Michel Fourniret, dont les déclarations alambiquées et les problèmes de mémoire compliquent la tâche des enquêteurs, avait fini par avouer en mars sa responsabilité dans cette affaire: “Je reconnais là un être qui n’est plus là par ma faute”, avait-il déclaré à la juge. Il avait aussi estimé “pertinent” que le corps de la fillette puisse être dans l’une de ses anciennes propriétés des Ardennes, sans toutefois donner toutes les clés de l’énigme.

Une reconstitution en présence de Fourniret?

Une cinquantaine de gendarmes et d’experts se sont, de ce fait, rendus fin juin à Ville-sur-Lumes pour fouiller pour la première fois l’ancienne maison de la soeur de Fourniret, qui était vide à l’époque après le décès de cette dernière quelques mois plus tôt.

Un ticket de caisse retrouvé chez Fourniret et imprimé dans un supermarché à proximité le 11 janvier 2003, soit deux jours après la disparition d’Estelle Mouzin à Guermantes (Seine-et-Marne) à 200 km de là, avait guidé les enquêteurs jusqu’à ce quartier pavillonnaire.

Malgré des moyens humains et techniques exceptionnels, les fouilles n’ont rien donné, y compris dans la cave dont le sol, autrefois constitué de terre, aurait été recouvert de béton par le tueur en série, déjà condamné à la prison à vie pour au moins 11 viols et meurtres.

Les enquêteurs s’étaient ensuite rendus au château du Sautou, son ancienne propriété à une dizaine de kilomètres de là, où deux de ses victimes ont été retrouvées en 2004. Sans plus de succès.

La question se pose désormais d’y retourner en présence du criminel, au moins pour une reconstitution.

Clément Boutin avec AFP

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