Affaire Carlos Ghosn : L’ex-PDG a quitté seul sa résidence à Tokyo, d’après des images de vidéosurveillance – 20 Minutes

Carlos Ghosn au Japon, le 3 avril 2019. — Kazuhiro NOGI / AFP

Des images viennent démentir les scénarios rocambolesques de la fuite de Carlos Ghosn. Ce vendredi, les médias japonais ont révélé que la vidéosurveillance montre l’ex-PDG de Renault-Nissan quittant sa résidence surveillée seul dimanche dernier.

Captées dimanche vers midi, ce sont les dernières images de l’ancien patron de Renault et Nissan à avoir été saisies par une caméra placée près de l’entrée de son domicile pour surveiller ses entrées et sorties, selon la chaîne NHK. La vidéo n’a pas révélé de présence suspecte à ses côtés à ce moment-là. La police japonaise le soupçonne d’avoir rejoint quelqu’un d’autre pour prendre l’avion, toujours selon la télévision nippone.

Une rumeur lancée par un ami

Carlos Ghosn a assuré jeudi avoir organisé « seul » son départ au Liban, sans toutefois livrer de détails sur cette fuite rocambolesque. Imad Ajami, un ami libanais de Carlos Ghosn installé au Japon, a suggéré jeudi à l’agence japonaise Kyodo News qu’il avait pu s’enfuir en se cachant dans une caisse d’instrument de musique après un concert donné chez lui, aidé par deux agents de compagnies de sécurité privées se faisant passer pour des musiciens.

Cependant, une autre source de son entourage interrogée par l’AFP avait déjà démenti ce scénario auparavant. La dissimulation de l’ex-grand patron dans une caisse d’instrument de musique « est une spéculation », a nuancé Imad Ajami vendredi auprès de l’AFP. « Je ne suis pas au courant de comment il (Carlos Ghosn) est parti » du Japon, a-t-il confessé, précisant n’avoir pas eu d’échanges directs avec lui depuis sa fuite.

Jet privé pour Beyrouth

Son trajet aérien semble en revanche plus certain. Il est soupçonné d’avoir d’abord embarqué dans un jet privé à l’aéroport international du Kansai, près d’Osaka (ouest du Japon) dimanche 29 décembre tard dans la soirée, à destination d’Istanbul en Turquie. Après une brève escale lundi aux aurores à l’aéroport Atatürk, utilisé par les avions-cargos et pour des vols privés, Carlos Ghosn a pris un autre jet privé pour gagner Beyrouth peu après.

Son domicile à Tokyo a été perquisitionné jeudi par les enquêteurs japonais, tandis que sept personnes, dont quatre pilotes, ont été interpellées en Turquie dans le cadre d’une enquête ouverte sur place pour comprendre les circonstances de son transit par ce pays. Le parquet général libanais a par ailleurs reçu jeudi une « notice rouge » d’Interpol. Ces avis de recherche internationaux sont lancés sur demande des pays membres. Il n’existe toutefois pas d’accord d’extradition entre le Liban et le Japon.

Entrée légale au Liban

Aujourd’hui âgé de 65 ans, le patron franco-libano-brésilien avait été arrêté en novembre 2018 au Japon puis mis en examen pour diverses malversations financières présumées. Après 130 jours sous les verrous, il avait été libéré sous caution fin avril, sous de strictes conditions et avec l’interdiction de quitter le pays dans l’attente de son procès.

Aujourd’hui, Carlos Ghosn est soupçonné d’avoir employé un moyen illégal de sortie du territoire, soit sous une fausse identité ou en échappant aux contrôles. Ses trois passeports (français, libanais, brésilien) étaient conservés dans un coffre par ses avocats japonais, pour limiter les risques de fuite. Les autorités libanaises ont quant à elles indiqué que Carlos Ghosn était entré légalement dans le pays, muni de sa carte d’identité libanaise et d’un passeport français. Carlos Ghosn doit tenir une conférence de presse la semaine prochaine à Beyrouth.

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