Action ! Quand un drone autonome seconde un réalisateur de film

Action ! Quand un drone autonome seconde un réalisateur de film

Il faut des années de travail pour devenir directeur de la photographie. A moins que, de toute évidence, vous ne soyez un drone.

Des chercheurs de l’Université Carnegie Mellon
viennent de mettre au point un système de cinématographie aérienne qui tient compte des préférences visuelles de l’homme afin de permettre aux drones de faire des choix cinématographiques et artistiques tout en filmant de façon autonome des scènes. Le système n’exige pas de balises GPS pour localiser les cibles ou les cartes antérieures d’un environnement.

Les drones sont une aubaine pour les cinéastes. Ils réduisent considérablement les coûts des prises de vues aériennes, qui nécessitaient auparavant l’affrètement d’hélicoptères ou d’avions. Mais cette facilité d’accès présente aussi un inconvénient. Beaucoup de cinéastes utilisent des drones dans leur travail, et souvent les plans ont l’air d’être tournés à l’emporte-pièce, surtout s’ils sont filmés avec un drone autonome.

“Nous mettons le pouvoir d’un réalisateur à l’intérieur du drone”

“Nous mettons le pouvoir d’un réalisateur à l’intérieur du drone” dit Rogerio Bonatti, étudiant en doctorat à l’Institut de robotique de CMU. “Le drone se positionne pour enregistrer les aspects les plus importants d’une scène. Il comprend de manière autonome le contexte de la scène – où se trouvent les obstacles, où se trouvent les acteurs – et il réfléchit activement aux points de vue qui vont rendre la scène plus intéressante visuellement. Il travaille aussi sur le fait de voler en sécurité et de ne pas s’écraser.”

Comme le souligne un porte-parole de CMU, la notion de “artistiquement intéressant” est assez mouvante. Au lieu d’essayer d’obtenir des plans artistiquement satisfaisants, le système a donc été entraîné à l’aide d’une technique appelée d’apprentissage profond par renforcement.

Dans une étude de cas, les sujets regardaient des scènes sur un simulateur photoréaliste qui changeait entre perspectives frontale, arrière, gauche et droite. Les utilisateurs ont évalué les scènes en fonction de leur attrait visuel et de l’intérêt artistique qu’elles présentaient. Le système a appris ces préférences.

Généraliser des comportements spécifiques

Par exemple, le système a appris qu’un backshot, de loin la scène dominante capturée avec des drones, devient ennuyeux pour les spectateurs après un certain temps. Les cinéastes changent souvent d’angle pour garder le plan intéressant. Cependant, un changement de prise de vue trop fréquent entraîne rapidement de la fatigue chez le spectateur. Le truc, c’est donc de bien faire les choses.

L’équipe de CMU a généralisé des comportements spécifiques, permettant au drone d’appliquer les leçons apprises dans un scénario à différents scénarios de tournage. Par exemple, les leçons apprises pour les plans d’un acteur marchant dans un couloir étroit pourraient être appliquées à des scènes ambulatoires similaires, par exemple une personne marchant sur un sentier forestier.

“Les travaux futurs pourraient explorer de nombreux paramètres différents ou créer des préférences artistiques personnalisées en fonction du style ou du genre d’un réalisateur” déclare Sebastian Scherer, professeur agrégé de recherche à l’Institut de robotique.

Le système pourrait être utilisé en dehors du cinéma

Le système aérien permet également de maintenir une vue dégagée de l’acteur, évitant ce qu’on appelle les occlusions. “Nous avons été les premiers à trouver de nouvelles façons de traiter l’occlusion qui ne sont pas seulement binaires, mais qui peuvent en fait quantifier la gravité de l’occlusion” a déclaré M. Bonatti.

Selon les chercheurs de CMU, le système pourrait être utilisé en dehors du cinéma, y compris dans le divertissement et la retransmission de rencontres sportives en direct. Il est également possible que les services de police qui utilisent actuellement des drones à pilotage manuel pour surveiller les foules et comprendre les modèles de circulation puissent bénéficier de ces recherches.

“Le but de la recherche n’est pas de remplacer les humains. Nous aurons toujours un marché pour des experts professionnels hautement qualifiés” a déclaré M. Bonatti. “L’objectif est de démocratiser la cinématographie par drone et de permettre aux gens de se concentrer sur ce qui compte vraiment pour eux.”

Article “Action! Autonomous drone doubles as a film director” traduit et adapté par ZDNet.fr

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *