A Trappes, le maire de gauche réélu dès le premier tour après une campagne très tendue – Le Monde

Ali Rabeh, maire de Trappes (Yvelines), le 17 février 2021.

Ali Rabeh peut être satisfait. Deux mois après avoir vu son élection de 2020 invalidée par le Conseil d’Etat, cet ancien directeur de cabinet de Benoît Hamon a été réélu maire de Trappes (Yvelines) dimanche 10 octobre, dès le premier tour des municipales partielles.

Sa victoire se révèle d’autant plus marquante qu’il faisait face à une alliance improbable entre ses deux principaux opposants, et que la campagne a donné lieu à de fortes tensions. Ali Rabeh s’est retrouvé accusé de gérer la ville de façon autoritaire, partisane, et, pire, d’avoir lâché la République. Un sujet hypersensible à Trappes, cette commune populaire de 32 000 habitants dont sont issus Omar Sy et Jamel Debbouze, mais aussi des dizaines de jeunes partis pour le djihad en Irak puis en Syrie.

Lire l’enquête : A Trappes, le tabou du djihad

« Réélection dès le premier tour, face à une droite zemmourisée et clientéliste. Quelle fierté, merci aux Trappistes ! », s’est réjoui Ali Rabeh à l’annonce des premiers résultats. Son succès maintient l’ancrage à gauche de cette ville, gérée depuis 1945 par les communistes, les socialistes puis les amis de Benoît Hamon. Il a été salué par Julien Bayou, le patron des écologistes, comme par Jean-Luc Mélenchon, le candidat de La France insoumise à l’élection présidentielle. « Nous n’avons visiblement pas réussi à convaincre qu’une alternative républicaine était possible, ni à bien expliquer le double jeu d’Ali Rabeh ou le danger des méthodes qu’il utilise », ont admis ses concurrents emmenés par Othman Nasrou (Libres !).

Le score est net. La liste menée par Ali Rabeh (Génération.s), 36 ans, obtient 58 % des voix, soit bien au-delà de la barre des 50 %. Celle d’Othman Nasrou, un des lieutenants de Valérie Pécresse au conseil régional, allié pour l’occasion à l’ancien maire socialiste Guy Malandain, ne recueille que 35 % des suffrages. Le reste des bulletins se partage entre les listes du divers gauche Luc Miserey (5 %) et celles du militant de Lutte ouvrière Patrick Planque (2 %).

« Une erreur d’analyse »

L’écart prête moins le flanc à la contestation qu’en 2020. Cette année-là, la victoire d’Ali Rabeh au second tour ne tient qu’à 161 voix. Othman Nasrou s’élève immédiatement contre le résultat du scrutin, et obtient gain de cause.

Entre les deux tours, Ali Rabeh a en effet promu sa candidature en distribuant des milliers de masques contre le Covid-19, accompagnés pour certains de sa photo, sans intégrer cette dépense dans ses comptes de campagne. « Une erreur d’analyse », reconnaît-il. Le tribunal administratif puis le Conseil d’Etat annulent donc l’élection.

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