A son procès, Jonathann Daval présente ses « excuses » puis est évacué après un malaise – Le Monde

Dessin de l’audience.

Voilà une demi-heure, mercredi 18 novembre, que Jonathann Daval, qui comparaît depuis lundi devant la cour d’assises de la Haute-Saône, s’est levé pour répondre aux questions. Le président de la cour, Matthieu Husson, l’interroge sur la nuit du 27 au 28 octobre 2017, au cours de laquelle il a tué son épouse, Alexia, et souligne les contradictions ressortant de ses propos, quand l’accusé, le teint livide, se met à vaciller. « Vous suivez encore, M. Daval ? », demande le président. Les deux gendarmes présents dans le box doivent saisir Jonathann Daval par les bras pour l’empêcher de tomber, et l’aident à s’asseoir sur son banc.

Il est 19 h 30, l’audience est suspendue dix minutes, puis le président revient annoncer que l’accusé « ne se remet pas, il est parti en véhicule médicalisé pour être examiné aux urgences ». Son interrogatoire reprendra jeudi matin, à 9 heures, « si toutefois c’est possible », conclut Matthieu Husson.

Le procès de Jonathann Daval, qui encourt la réclusion à perpétuité pour « meurtre sur conjoint », devait initialement s’achever vendredi. L’audience ayant déjà pris du retard, il est probable que ce calendrier ne pourra pas être tenu, et que le procès débordera sur la journée de samedi, voire s’achèvera en début de semaine prochaine.

Lire le récit : Au procès de Jonathann Daval, le poids du retentissement médiatique et l’horreur du crime

« J’ai menti aux parents, j’ai menti à la France »

Avant son malaise, Jonathann Daval s’était montré très peu bavard lors de son interrogatoire, qu’il avait entamé en s’adressant à son ancienne belle-famille : « Je voudrais d’abord avoir des excuses, mais c’est pas excusable ce que j’ai fait, auprès des parents et de la famille d’Alexia, des proches d’Alexia, pour tout ce que je leur ai fait. Je leur ai enlevé leur fille dans un premier temps. Après je leur ai menti. L’histoire du complot aussi a détruit votre vie [il avait, un temps, accusé la famille d’Alexia d’être coupable du meurtre]. J’ai aussi détruit la vie de ma famille à qui j’ai menti. Aux gendarmes, qui ont dû faire des recherches supplémentaires, aux médias, à la France. C’est pas pardonnable ce que j’ai fait, mais je voulais quand même le dire. »

Dessin de l’audience.

C’est la première fois que Jonathann Daval s’exprimait depuis l’ouverture des débats, lundi. Entre-temps ont été entendus différents gendarmes ayant participé à l’enquête, plusieurs experts – médecins légistes, toxicologue, responsable des analyses ADN –, puis mercredi les membres de la famille d’Alexia : Jean-Pierre et Isabelle Fouillot, ses parents, puis Stéphanie et Grégory Gay, sa sœur et son beau-frère. Tous ont tenu à dresser un portrait de la victime aux antipodes de la femme « castratrice », « écrasante » et sujette à des « crises de violence » décrite par l’accusé ou ses avocats depuis le début de l’affaire.

Jonathann Daval, qui a changé six fois de version au cours de l’enquête, a reconnu le meurtre de son épouse, mais il a toujours nié l’avoir tuée volontairement. Le scénario de la soirée du 27 au 28 octobre 2017 demeure une énigme. Avant son malaise, l’accusé était interrogé sur cette soirée, mais ne répondait que de manière évasive et très succincte, expliquant simplement qu’il avait étranglé son épouse après une énième dispute.

Pour comprendre le contexte : Le procès de Jonathann Daval s’ouvre devant les assises de la Haute-Saône

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