A Rouen, « l’odeur demeure » et les inquiétudes persistent après l’incendie de Lubrizol – Le Monde

Les autorités peinent à convaincre de l’absence de danger depuis l’incendie de l’usine chimique. Deux mille personnes ont manifesté, mardi, « pour exiger la vérité ».

Par Publié aujourd’hui à 02h34, mis à jour à 04h37

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Manifestation après l’incendie de Lubrizol devant le palais de justice de Rouen, le 1er octobre.

Les averses ont fini par venir à bout des traces de suies, visibles dans les rues et les jardins de Rouen après le passage du nuage noir formé par l’incendie de l’usine Lubrizol, mais l’inquiétude persiste malgré la volonté de « transparence » affichée par le gouvernement et la préfecture de Seine-Maritime.

Mardi 1er octobre au soir, une deuxième manifestation en deux jours « pour exiger la vérité » sur l’incident intervenu dans le site de production d’additifs a rassemblé près de 2 000 personnes devant la préfecture de Rouen, où le préfet de Normandie constatait quelques minutes avant l’arrivée du cortège « un climat de suspicion généralisée » autour de l’incendie du 26 septembre. « Quel serait l’intérêt des pouvoirs publics de mentir », s’est demandé Pierre-André Durand devant les journalistes, avant d’assurer que « beaucoup defake newscirculent » depuis le passage de l’épaisse fumée d’hydrocarbure sur l’agglomération rouennaise et de nombreuses communes du nord du département.

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Pour tenter de rassurer, les autorités ont mis en ligne la liste complète des produits présents sur le site industriel, classé Seveso seuil haut, au moment de l’incendie. 5 253 tonnes de produits chimiques, dont une importante partie d’hydrocarbures, ont brûlé dans deux espaces de stockage de Lubrizol. « L’opération de pompage est en cours », a assuré le préfet, pour qui le mélange d’huiles, d’hydrocarbures, d’eau et de mousse – utilisée par les pompiers – encore présent sur le site est responsable des mauvaises odeurs, gênantes pour de nombreux habitants depuis le 26 septembre.

« J’ai du mal à y croire »

S’appuyant sur les dernières analyses, tirées de mesures effectuées au lendemain de l’incendie, le préfet a exclu tout « risque » quant à la présence d’amiante, relevé en quantité inférieure aux niveaux réglementaires dans l’air et sur le sol aux alentours du site. Cent soixante fûts dans un « état délicat », fragilisés par la force de l’incendie et contenant du mercaptan, doivent être évacués et traités – une importante fuite de ce gaz, qui peut dégager de l’hydrogène sulfuré en s’échauffant, avait déjà eu lieu dans l’usine rouennaise de Lubrizol en 2013.

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