A Perpignan, au congrès du RN, Marine Le Pen verrouille le parti avant la présidentielle – Le Monde

Marine Le Pen, au deuxième jour du congrès du Rassemblement national, à Perpignan, le 4 juillet 2021.

Marine Le Pen, sans surprise, a été réélue triomphalement à la tête du Rassemblement national (RN) pour un quatrième mandat, par 98,35 % des voix, au 17e congrès du parti, dimanche 4 juillet, à Perpignan. Il n’y a pas eu de « non », seulement 1,65 % de votes blancs ou nuls, et la présidente a légèrement amélioré son score de 2018, où elle n’avait obtenu, à Lille, « que » 97,1 % des voix des militants. Le congrès s’est déroulé sans passion, ni tension, ni incident, et a surtout permis à la dirigeante de solidement verrouiller le parti avant la campagne présidentielle de 2022.

Elle a annoncé aux militants que Jordan Bardella, nommé premier vice-président – c’était jusqu’ici son ami Steeve Briois, le maire d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) – allait assurer son intérim à la direction de la formation à compter de la mi-septembre ; Marine Le Pen entend se consacrer à sa candidature à l’Elysée et rassembler au-delà du seul RN.

Lire aussi Réélue à la tête du RN, Marine Le Pen bat le rappel pour la présidentielle

Elle laisse les clés à un très proche, qu’elle a décoré de « la flamme vermeille du mérite » et présenté comme le héros d’une épopée napoléonienne : « Un jeune général de 25 ans, qui a gagné ses galons dans les combats électoraux » – sauf le dernier. Jordan Bardella n’a obtenu, aux élections régionales en Ile-de-France, que 13,14 % au premier tour, et 10,79 % au second.

La première étape d’un congrès reste l’élection par les militants des cent membres du conseil national, une sorte de parlement du parti, mais sans pouvoir réel. La continuité l’a emporté, à peu de chose près : les dix candidats les mieux élus de 2021 étaient déjà dans le classement de tête des treize premiers en 2018 ; il a seulement fallu faire une place au premier rang à Jordan Bardella. La première femme arrive à quinzième place. Marine Le Pen, qui a un droit de nomination discrétionnaire, a nommé vingt personnes supplémentaires, dont Philippe Ballard, l’ancien journaliste de LCI qui a conduit en juin la liste RN à Paris (5,39 %), et les deux codirecteurs de la campagne de Sébastien Chenu, tête de liste aux régionales dans les Hauts-de-France, dont Jean-Philippe Tanguy, l’ancien numéro deux de Debout la France.

Jordan Bardella, grand vainqueur du week-end

De son conseil national, Marine Le Pen a tiré un bureau national de 43 membres. Deux personnalités extérieures y sont désormais conviées de façon permanente, Hervé Juvin, du Parti localiste, et Thierry Mariani, de La Droite populaire, tous deux têtes de liste RN aux régionales. Du bureau national est enfin issu un bureau exécutif – la vraie direction du parti – de quinze membres. « J’ai tenu compte des résultats du conseil national, a déclaré Marine Le Pen, avec une forte féminisation, qui trouve son expression au bureau exécutif, où, pour la première fois, entrent trois femmes. » Quatre, avec elle.

Il vous reste 52.12% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Leave a Reply

Discover more from Ultimatepocket

Subscribe now to keep reading and get access to the full archive.

Continue reading