A Paris, une Marche pour le climat dans la confusion – Le Monde
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Difficile de tirer un bilan des manifestations du 21 septembre, tant pour les « gilets jaunes » qui marchaient dans Paris pour un 45e samedi de mobilisation, que pour les nombreuses organisations et associations à l’origine de la Marche pour le climat, un rendez-vous important à deux jours d’un sommet de l’action pour le climat organisé à New York par António Guterres, secrétaire général des Nations unies (ONU).
Les « gilets jaunes », qui voulaient faire de ce samedi une journée « historique » qui marque les esprits et remette le mouvement sur le devant de la scène avec le mot d’ordre « toute la France à Paris », n’auront guère pu structurer de cortège indépendant, empêché notamment de rejoindre les Champs-Elysées par un imposant dispositif policier.
Frustration donc mais ils ont néanmoins pu défiler avec les marcheurs pour le climat, et auront, en divers endroits, déclenché le scénario connu d’affrontements sporadiques avec les forces de l’ordre et de très nombreux tirs de grenades lacrymogènes et de désencerclement.
De leur côté, les ONG engagées dans la lutte climatique et la défense de l’environnement ont failli, elles, ne pas pouvoir manifester du tout, bloquées dès le départ, à quelques centaines de mètres de la place du Luxembourg, par des tirs nourris de lacrymogènes. Mais bien que leur cortège ait été en grande partie, au moins au début, parasité par la constitution d’un black bloc et la présence de centaines de « gilets jaunes » qui voulaient en découdre, les militants pour le climat ont fini par atteindre leur point d’arrivée prévu, à Bercy.
Forte mobilisation policière
Au final, ce sont 38 000 personnes qui ont défilé à Paris contre « l’inaction climatique du gouvernement », selon les organisateurs – et 15 200 selon le comptage indépendant du cabinet Occurrence. Au total, toujours selon les organisateurs, « plus de 150 000 » manifestants sont descendus dans la rue samedi, dont 15 000 à Lyon (5 000 selon la police), 10 000 à Grenoble, 5 000 à Strasbourg (3 600), et des milliers d’autres dans de nombreuses villes (Lille, Nantes, Bordeaux, Metz, Rouen, Nancy, Marseille, etc.).
Les regards étaient surtout braqués vers Paris où la convergence entre manifestation sociale et mobilisation pour le climat était annoncée, redoutée aussi par la préfecture de police qui a annoncé avoir mobilisé 7 500 membres des forces de l’ordre.