A Paris, les anti-passe sanitaire maintiennent leur mobilisation – Le Monde

Manifestation contre le passe sanitaire, dans le cortège parti du pont de Neuilly, le 7 août 2021.

Les tours en verre de la Défense se dessinent en arrière-plan du pont de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Quelques centaines de « gilets jaunes » ont pris place sur un rond-point, comme par réflexe. Le lieu du rendez-vous, en cette fin de matinée du samedi 7 août, a été bien choisi : au loin, on devine à travers une bruine légère l’arc de Triomphe et les Champs-Elysées, hauts lieux de la mobilisation à l’hiver 2018-2019. Certains bloquent la circulation, dans l’attente d’un coup de klaxon approbateur. Mais les grandes heures du mouvement appartiennent au passé.

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L’extension du passe sanitaire, qui les mobilise pour un quatrième week-end de suite – le ministère de l’intérieur a compté 237 000 manifestants dans toute la France, dont 17 000 à Paris –, est largement approuvée au sein de la population. Selon un sondage Elabe publié mercredi par Les Echos, 77 à 80 % des Français assurent être prêts à l’utiliser, bon gré mal gré, dans leur vie quotidienne. Le dispositif a été validé par le Conseil constitutionnel : dès lundi, il sera nécessaire de présenter un QR code à l’entrée des bars et des restaurants, des avions et des TGV pour prouver sa vaccination contre le Covid-19, ou bien la réalisation d’un test PCR ou antigénique négatif de moins de quarante-huit heures.

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Juché sur une armoire électrique, Jérôme Rodrigues, figure du mouvement des « gilets jaunes », s’époumone sur ces « moutons » qu’il faut « convaincre » du danger pour la « liberté » que représenterait la décision prise par Emmanuel Macron. « On a perdu une bataille, mais allons au bout de notre combat. On va réussir à le faire plier !, harangue-t-il à propos du chef de l’Etat. Vous êtes le peuple, vous avez la vérité ! » Dans la foule, des pancartes sont brandies contre « Big Pharma » ou « Macron, VRP des labos » ; des tracts distribués pour dénoncer « le passe sanitaire du IVe Reich » ; des cris lancés contre le « vaccin de merde ». « C’est du chantage, on nous oblige à être vaccinés. Je suis juif, je n’aurais jamais pensé vivre une époque où l’on m’empêche d’entrer quelque part pour ma condition », affirme Emanuele, un Italien installé en France depuis une dizaine d’années.

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Défiance contre les médias, les forces de l’ordre, Emmanuel Macron

L’assemblée est hétéroclite. Il y a là des vendeurs de journaux de Lutte ouvrière, des fanions de la Confédération générale du travail (CGT) et du Parti communiste, des hommes arborant une casquette de La France insoumise, mais aussi de nombreux drapeaux français, parfois floqués de la croix de Lorraine, symbole du mouvement gaulliste. L’ancien syndicaliste CGT Xavier Mathieu, figure du combat des salariés de Continental, est présent, tout comme le souverainiste François Asselineau, président de l’Union populaire républicaine (UPR), ou Vincent Lapierre, ex-reporter d’Egalité et réconciliation, le site du polémiste antisémite Alain Soral.

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