A Marseille, Rubirola, Vassal et Raoult critiquent le défaut de concertation des décisions sanitaires – Le Monde

Michelle Rubirola, maire de Marseille, en discussion avec Martine Vassal, présidente de la métropole, le 25 août.

La maire écologiste de Marseille, Michèle Rubirola, et la présidente Les Républicains de la métropole et du département des Bouches-du-Rhône, Martine Vassal, ont fait front commun, jeudi 27 août, pour appeler l’Etat à plus de concertation dans la gestion de la crise du coronavirus.

Depuis mercredi, le port du masque est obligatoire et les bars, restaurants et épiceries doivent fermer de 23 heures à 6 heures du matin dans l’ensemble du département, classé en « zone rouge » de circulation du virus. Lors d’une conférence de presse le même jour à Paris, le premier ministre, Jean Castex, a annoncé le classement de 19 nouveaux départements en rouge en plus de Paris et des Bouches-du-Rhône du fait d’une circulation active du virus.

Selon les deux élues marseillaises, le gouvernement aurait un temps envisagé un reconfinement local à Marseille, Martine Vassal évoquant même « une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes qui serait catastrophique » et s’indignant d’une pratique « deux poids deux mesures » par rapport à Paris, où un tel reconfinement n’aurait selon elle pas été envisagé.

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Mesures « décidées depuis Paris »

« Ces décisions ont besoin de concertation », a déclaré Michèle Rubirola, inquiète des conséquences économiques et sociales de ces mesures, tout en regrettant que le cap de minuit pour les fermetures, négocié avec le préfet de région, Christophe Mirmand, n’ait pas été accepté. « Le gouvernement a décidé depuis Paris de ce qui serait bon pour notre ville, sans engager le dialogue nécessaire avec les élus, et surtout sans nous donner les moyens de faire respecter les décisions qui sont les siennes », a-t-elle insisté.

Mme Vassal, la candidate des Républicains lors des municipales à Marseille, a elle aussi regretté un « manque de concertation » : « A Marseille, on est toujours montré comme les mauvais petits canards », a-t-elle estimé. Les deux élues, qui s’étaient affrontées lors des dernières municipales, ont tenu cette conférence de presse commune dans les locaux de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection en présence du professeur Didier Raoult, qui s’est dit optimiste, soulignant que le nombre de cas graves était désormais très bas, à Marseille en particulier.

« L’épidémie n’est pas un problème qui dépasse ce qui s’est produit dans le passé », a déclaré le Dr Raoult, pour qui le taux de mortalité des patients hospitalisés depuis le 15 juin dans les Bouches-du-Rhône est de 8,1 % contre 15,8 % à Paris. « Il faut répondre à cette situation avec calme et optimisme. Le pessimisme tue les patients », a-t-il estimé.

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Le Monde avec AFP et Reuters

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