A Marseille, l’immense déception des enseignants et parents d’élèves après les annonces d’Emmanuel Macron – Le Monde

Emmanuel Macron, au parc du Pharo à Marseille, le 2 septembre 2021.

L’annonce était attendue, des chiffres avaient été avancés : en se rendant à Marseille le jour de la rentrée, Emmanuel Macron ne pouvait ignorer le chantier pharaonique de la rénovation du bâti scolaire, abandonné pendant des décennies. Rats, infiltration d’eau, punaises de lit, exiguïté : 174 écoles marseillaises sont considérées comme dégradées et nécessitent des rénovations lourdes. Un projet chiffré à 1,2 milliard d’euros par la mairie – dont elle espérait que le président financerait la moitié.

Mais, dans son discours prononcé du palais du Pharo, jeudi 2 septembre, Emmanuel Macron est resté très en deçà des attentes du terrain. Il a annoncé la création d’une société publique locale d’aménagement d’intérêt national (Splain), entité qui sera présidée par le maire, Benoît Payan, sous le pilotage de l’Etat. Par le biais de cette société, les écoles obtiendront des « subventions » et des « avances remboursables ». Ni le montant de l’aide ni le nombre d’écoles concernées n’ont été précisés. L’Elysée a confirmé, plus tard dans la soirée, avoir besoin de plus de temps pour chiffrer le coût de ces rénovations.

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Pour comprendre l’ampleur de la déception, il faut se souvenir que l’équipe municipale actuelle s’est construite sur les mobilisations de la société civile autour de la question scolaire. « A Marseille, la question des écoles est centrale, mais elle ne l’est pas pour le président, qui est venu chez nous lancer sa campagne. Forcément, pour les Marseillais, le compte n’y est pas », analyse Séverine Gil, présidente de l’association de parents d’élèves MPE13.

Enseignants choisis par le directeur

Emmanuel Macron a insisté sur les projets déjà actés : la rénovation de dix écoles (ou cinq groupes scolaires) financée à 90 % par l’Etat, grâce au plan de relance et à l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU). Ces écoles sont toutes situées dans des quartiers prioritaires, sur lesquels l’ANRU est compétente. Va-t-il s’appuyer sur ce dispositif pour déclencher de nouvelles subventions ? « Le problème, c’est que des écoles délabrées, il y en a dans tous les quartiers, s’inquiète Séverine Gil. On a l’impression qu’il ne s’est engagé que pour les quartiers difficiles, alors que toute la ville est concernée. »

Emmanuel Macron a également créé la surprise en annonçant des projets d’innovation dans 50 écoles des quartiers sensibles. Dès la rentrée 2022, des expérimentations y seront lancées pour « repenser les rythmes scolaires » et « la façon d’enseigner », dans une logique d’articulation de tous les « temps de l’enfant » proche de celle des cités éducatives, qui existent déjà dans certains quartiers prioritaires – dont trois à Marseille.

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