A Marseille, l’été meurtrier n’en finit plus – Le Monde

Fusillade sur le parking du supermarché Auchan Saint-Loup ayant fait deux blessés graves, à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 20 août 2021.

Depuis la fin du mois de juin, Marseille connaît une flambée de violences liée aux guerres de territoires auquel se livrent les réseaux de revente de stupéfiants.

Deux nouveaux règlements de comptes ont fait trois victimes dans la nuit de samedi 21 à dimanche 22 août. A minuit, dans la cité de la Marine bleue (14e arrondissement), une des plus paupérisées de la ville, deux hommes âgés de 25 et 26 ans ont été tués par un commando circulant à bord d’au moins deux véhicules.

Une heure plus tard, en centre-ville cette fois, dans le quartier tranquille des Chartreux (4e arrondissement), la police a été alertée de coups de feu et de l’enlèvement d’une personne. Le corps carbonisé d’un homme de 27 ans a été retrouvé un peu plus tard dans un véhicule incendié dans un autre quartier. Ces deux faits distincts pourraient être liés, selon les enquêteurs. Les trois victimes, connues des services, voire condamnée à douze reprises pour l’une, devaient être prochainement jugées. La police judiciaire recense depuis le début de l’année quinze décès en lien avec les trafics de stupéfiants.

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Ces deux nouveaux règlements de comptes portant le sceau du narcobanditisme interviennent trois jours après une fusillade sur un point de guet dans les quartiers Nord de Marseille qui avait coûté la vie à un adolescent de 14 ans et blessé son ami du même âge.

Ciblé par deux individus arrivés sur un scooter vers 22 heures, le garçon qui est décédé à son arrivée à l’hôpital a été abattu dans le dos. L’autre a été touché par deux projectiles ; l’un lui a traversé un mollet, le second l’a atteint aux côtes. Dans la fusillade, un enfant de 8 ans qui se trouvait dans le véhicule de ses parents, penché à la fenêtre, a été blessé au front par un éclat métallique – une expertise dira s’il s’agit d’un fragment de balle ou non. Des blessures finalement sans gravité.

« Des victimes de plus en plus jeunes »

Copains d’enfance rencontrés sur les bancs de l’école, les deux adolescents viennent de la cité des Marronniers (14e arrondissement), à l’entrée de laquelle s’est déroulé le drame. Rayanne, celui qui est mort, est décrit comme un garçon sans histoires ; son camarade qui a survécu était suivi par un juge des enfants à la fois sur le plan pénal pour une affaire en lien avec les stupéfiants mais aussi sous le coup d’une mesure de protection et d’assistance éducative. Son père avait dénoncé un enlèvement dont son fils avait été victime en janvier, vraisemblablement par un clan rival.

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