A Marseille, l’élection du maire suspendue à l’attitude du Rassemblement national – Le Monde

Stéphane Ravier, le candidat du RN à Marseille, devant le commissariat central de l’Evêché, dans la cité phocéenne, le 12 juin.

Parlera-t-on dans quelques années, pour évoquer l’épilogue de ces interminables municipales 2020 à Marseille, du « deal de La Côte de bœuf » ? Mardi 30 juin, peu après 21 heures, ce restaurant renommé du Vieux-Port a abrité, dans un salon discret, une réunion au sommet entre la candidate Les Républicains (LR) Martine Vassal, battue lors du second tour des municipales dimanche 28, et une partie de ses colistiers, dont la députée Valérie Boyer. Au programme : la stratégie à tenir pour le conseil municipal historique du samedi 4 juillet qui doit voir l’élection de la ou du successeur de Jean-Claude Gaudin.

C’est dans cette salle au premier étage que s’est bouclée l’opération survie de la droite marseillaise : le retrait de Mme Vassal, annoncé jeudi 2 juillet, et son remplacement par le député Guy Teissier, figure tutélaire et doyen du conseil municipal.

A quelques mètres de l’état-major LR, le candidat du Rassemblement national Stéphane Ravier et deux de ses collaborateurs sont attablés eux aussi. Ils seraient venus pour discuter des recours possibles après la perte de la mairie du 7e secteur. Une « présence fortuite », explique-t-on, dans l’entourage du sénateur RN, dont le quartier général est pourtant à quelques kilomètres de là. « L’union des droites est un fantasme de journalistes », assure Antoine Baudino, l’attaché parlementaire de M. Ravier.

« Présence fortuite »

Des accords sont-ils en cours à Marseille entre le Rassemblement national (RN) et Les Républicains pour empêcher le Printemps marseillais, l’union de candidats de gauche, écologistes et citoyens, de faire élire à la tête de la ville l’écologiste Michèle Rubirola ?

Maire LR du 5e secteur, Lionel Royer-Perreaut l’affirme dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux. A la surprise générale, l’élu a dynamité un peu plus la droite marseillaise en annonçant jeudi qu’il postulait à la mairie centrale, quelques heures après le désistement de Mme Vassal. « Je ne peux soutenir la candidature de Guy Teissier parce que je sais que des accords sont en cours avec le Front national », assure l’élu, qui fut le collaborateur du député et l’a accueilli en troisième position sur sa liste.

Comme un écho, Stéphane Ravier appelle, lui, dans un communiqué, à la constitution d’un « Pacte marseillais, nécessaire pour que l’extrême gauche la plus sectaire ne s’abatte pas sur la ville ». Dans ce « Pacte », le sénateur RN se dit prêt à travailler avec « des hommes et des femmes de bonne volonté, débarrassés de toute idéologie et d’esprit sectaire ». Un appel du pied clair à Guy Teissier et à ses colistiers qui, eux-mêmes, dénoncent « l’ultragauche » que représente à leurs yeux le Printemps marseillais. Martine Vassal répond sèchement à la proposition du RN : « Jamais. » Mais elle n’est désormais plus candidate.

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