A l’ONU, Emmanuel Macron appelle à ne pas se satisfaire d’un « multilatéralisme des mots » – Le Monde

Le président Emmanuel Macron lors d’un discours à l’occasion de la 75e assemblée générale des Nations unies, le 22 septembre 2020.

« Il n’y aura pas de remède miracle à la déstructuration de l’ordre contemporain. » Dans un discours enregistré à l’occasion de la 75e Assemblée générale des Nations unies (ONU), réduite cette année à une succession hors sol de monologues vidéo, Emmanuel Macron a présenté sa vision des relations internationales à l’heure de la crise sanitaire et économique.

A six semaines de l’élection présidentielle américaine, qui conditionne de nombreux dossiers brûlants, le chef de l’Etat a aussi livré, mardi 22 septembre, une feuille de route très longue, traditionnellement exposée fin août à la conférence des ambassadeurs, annulée cette année. Elle s’articule notamment autour de la notion de souveraineté : celle de l’Union européenne (UE), qui doit être consolidée pour exister entre les Etats-Unis et la Chine, et celle des autres peuples, de la périphérie russe au Moyen-Orient, dont la France veut soutenir les aspirations légitimes, sans ingérence.

Pour le président français, le Covid-19 a imposé une nouvelle réalité mondiale, « claire, brutale, certainement vertigineuse ». Selon lui, « toutes les fractures qui préexistaient à la pandémie – le choc hégémonique des puissances, la remise en cause du multilatéralisme ou son instrumentalisation, le piétinement du droit international – n’ont fait que s’accélérer et s’approfondir » depuis six mois. Cette tendance se traduit notamment dans « la fracturation de nos moyens d’action collectifs ».

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Elle trouve son illustration au cœur même des Nations unies, au Conseil de sécurité, paralysé par ses divisions. L’adoption d’une résolution symbolique sur une trêve mondiale dans les conflits a pris des mois de négociations. « Avoir tant de mal à nous accorder sur si peu… », a soupiré le président français. L’Elysée a aussi bataillé en coulisses, en vain, pour que les pays du « P5 » – les cinq membres permanents – se réunissent. « Deux d’entre eux ont préféré à l’efficacité collective l’affichage de leur rivalité », a regretté Emmanuel Macron, en référence à la Chine et aux Etats-Unis.

Le président français a salué le « pas historique d’unité, de souveraineté et de solidarité » accompli par l’UE pendant la crise

Le chef de l’Etat refuse de se laisser enfermer dans le paradigme, désormais très répandu, d’un affrontement sino-américain qui prendrait le pas sur tout le reste.

Appelant de ses vœux « la fondation d’un nouveau consensus contemporain », Emmanuel Macron a estimé qu’il ne fallait plus se « contenter d’un multilatéralisme des mots qui ne permet d’agréer que le plus petit dénominateur commun ».

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