A la suite d’une opération d’espionnage « stupéfiante », la Russie a piraté le système de communication du FBI
« Il s’agissait d’un très vaste effort pour tenter de pénétrer nos missions les plus sensibles. » Cet ancien haut responsable de la CIA n’y va pas par quatre chemins pour qualifier cette opération d’espionnage. La Russie est en effet parvenue depuis 2010 à pirater le système de communication du FBI avec à la clé des informations précieuses pour ses agents de terrain.
La CIA et le FBI ont depuis amélioré leurs techniques de chiffrement
Selon Yahoo News, qui révèle ces informations, les espions russes présents dans les grandes villes telles que Washington, New York et San Francisco avaient donc accès aux échanges des équipes du FBI sur place. C’est un atout important dans la mesure où cette dernière est responsable des opérations de contre-espionnage, ce qui donnait aux hommes de Vladimir Poutine un gros avantage sur leurs homologues américains. Par crainte d’être découverts, les Russes n’auraient toutefois que très peu utilisé les informations dont ils disposaient.
Joël Brenner, l’ancien responsable de la stratégie et du contre-espionnage américain de 2006 à 2009 est revenu sur le sujet. Pour lui, les précautions en termes d’échanges semblaient un peu trop légères : « Lorsque j’étais au pouvoir, les activités de contre-espionnage étaient entièrement centrées sur leur principale préoccupation, à savoir les menaces internes, et en particulier la chasse aux taupes. C’est en fait le principal risque et il est logique que ce soit l’objectif principal. Mais nous n’étions ni organisés ni dotés en ressources pour faire face au contre-espionnage dans les réseaux et notamment les réseaux électroniques. »
A la suite de cette découverte, le FBI a réagi en se dotant d’un système de cryptage plus solide. Les contacts avec certaines de ses sources russes ont également été rompus. Cette attaque a également eu un effet sur les autres agences américaines de sécurité qui ont amélioré le chiffrement de leur communications. Elles assurent aussi qu’elles changent désormais plus fréquemment leur cryptage.
Des mesures nécessaires car comme l’affirme cet ancien officier du renseignement américain : « Ne vous y méprenez pas, nous menons une guerre de renseignement avec les Russes, tout aussi dangereuse que la guerre froide. Ils essaient tout le temps et nous les avons attrapés de temps en temps. » Ce jeu du chat et de la souris est donc très loin de prendre fin.