A La Nouvelle-Orléans, entre jazz et francophonie, la conversation inattendue d’Emmanuel Macron avec Elon Musk – Le Monde

Emmanuel Macron aux côtés de la maire de La Nouvelle-Orléans, LaToya Cantrell, dans le French Quarter, à La Nouvelle-Orléans, le 2 décembre 2022.

En 2018, Emmanuel Macron avait dû, la mort dans l’âme, décliner l’invitation. Depuis, l’idée lui trottait dans la tête. Le président français a donc pris le temps de conclure, vendredi 2 décembre, sa tournée américaine par un détour à La Nouvelle-Orléans, à deux heures d’avion de Washington. Au lendemain du dîner d’Etat organisé en son honneur à la Maison Blanche par son « ami » Joe Biden, le chef de l’Etat a pu savourer l’hospitalité des Cajuns.

En bras de chemise, esquissant un pas de danse sur l’air gospel de When the Saints Go Marching In, joué par un orchestre de rue du quartier français, aux côtés de la maire, LaToya Cantrell, Emmanuel Macron a laissé loin de lui le tumulte parisien et les affaires qui polluent son mandat. « Comment ça va en France ? », l’interroge une expatriée en français. « Super », répond d’emblée le président.

Certes, l’accueil est loin de celui qui fut réservé au général de Gaulle qui, en 1960, avait mobilisé dans l’ancienne possession quelque 300 000 personnes. Mais les vivats, les selfies, les « On vous aime » lancés depuis les balcons en fer forgé ont suffi pour gommer les frictions qui ont émaillé le passage d’Emmanuel Macron à Washington et l’épuisement lié à une visite d’Etat menée au pas de course. « Les gens sont venus lui dire merci d’être là », souligne David Cheramie, un habitant de la ville voisine, Lafayette, qui a dédié sa carrière à la promotion du français, la langue que parlaient ses parents à la maison.

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A Washington, le chef de l’Etat n’a pas obtenu toutes les avancées qu’il imaginait. Mais sur les bords du Mississippi, il s’est dit satisfait de son voyage. « Le bilan est au-delà de ce qu’on pouvait légitimement en attendre », a-t-il assuré, démentant toute « friction ou tension qui aurait justifié quelque fâcherie que ce soit » avec son homologue américain. « Il y a eu un discours de vérité », a-t-il rectifié.

« Mettre la France et l’Europe au cœur de l’agenda américain »

Au milieu des francophones louisianais, le chef de l’Etat s’est posé en défenseur des intérêts de la France et de l’Europe. Alors oui, il a « mis les pieds dans le plat », comme il le concède pour évoquer le sujet de préoccupation du moment, celui de l’« Inflation Reduction Act », ce plan d’investissement massif qui promet subventions et exemptions fiscales au made in America afin d’accélérer la transition énergétique. Un plan vu comme une menace protectionniste à même de fragiliser l’Europe en accélérant les délocalisations et la désindustrialisation du Vieux Continent.

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