A la marche contre le racisme de Washington, les manifestants face à l’urgence d’un vote anti-Trump – Le Monde

Washington, DC, Friday, August 28 - Thousands gather in Washington, DC, at the Lincoln Memorial for the 57th anniversary of the March on Washington where Martin Luther King Jr.'s gave his famous

LAYLAH AMATULLAH BARRAYN POUR « LE MONDE »

Par

Publié aujourd’hui à 06h51, mis à jour à 08h12

Un moment d’émotion a traversé la foule lorsque l’unique petite-fille de Martin Luther King, Yolanda Renee, 12 ans, a pris la parole à l’endroit même où son grand-père, il y a 57 ans jour pour jour, avait partagé son « rêve » de justice dans une Amérique ségréguée. Au pied de la monumentale statue d’Abraham Lincoln à Washington, la jeune fille s’est efforcée de galvaniser les dizaines de milliers de personnes présentes, vendredi 28 août, à la Marche contre les violences policières et le racisme, promettant d’« accomplir le rêve de [son] grand-père ».

Mais l’humeur était sombre et la colère à fleur de peau chez de nombreux manifestants, dûment masqués, éparpillés, le long du célèbre bassin qui court sur le Mall National de la capitale américaine et sur les pelouses adjacentes, pour respecter la distanciation requise par le Covid-19. « On enchaîne les manifestations, on se bat toujours comme se battait Martin Luther King il y a soixante ans : ce n’est pas normal », a déploré Tania Conner-Mitchell, une militante associative Afro-Américaine venue de New York avec un groupe d’une trentaine de personnes, arborant tous un tee-shirt blanc marqué du slogan de la Marche, « Get your knee off our necks » (Otez votre genou de nos cous).

« Justice » et « changements »

Rassemblement au mémorial de Lincoln, à Washington le 28 août, pour le 57e anniversaire du discours « I Have A Dream » de Martin Luther King.

Cette allusion aux circonstances tragiques de la mort de George Floyd, mort étouffé le 25 mai sous le genou d’un policier blanc à Minneapolis (Minnesota), devait symboliser le rassemblement. Il avait été décidé dans la foulée de la massive mobilisation citoyenne de juin par le pasteur et militant des droits civiques Al Sharpton et par plusieurs associations afro-américaines pour dénoncer les violences policières qui touchent, de manière disproportionnée, les Noirs américains.

Le frère de George Floyd et le père de Jacob Blake, un jeune homme grièvement blessé le 23 août par un policier blanc à Kenosha (Wisconsin), ont d’ailleurs pris la parole, réclamant « justice » et « changements » devant une foule déclinant sur leurs tee-shirts et drapeaux le slogan Black Lives Matter.

Rassemblement au mémorial de Lincoln, à Washington le 28 août, pour le 57ème anniversaire du discours « I Have A Dream » de Martin Luther King.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi A Kenosha, dans le Wisconsin, deux Amérique irréconciliables après un nouvel épisode de violences policières contre un Noir

Mais à deux mois de l’élection présidentielle du 3 novembre, un sentiment d’urgence traversait aussi la foule, majoritairement noire, déterminée à utiliser son droit de vote pour se faire entendre et contribuer à la défaite de Donald Trump. « Des gens sont morts pour obtenir le droit de vote, nous devons travailler pour que les gens l’exercent. Allons aux urnes et aux boîtes aux lettres [pour le vote par correspondance] », a ainsi exhorté Martin Luther King III, le fils du pasteur assassiné.

Il vous reste 59.95% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Leave a Reply

Discover more from Ultimatepocket

Subscribe now to keep reading and get access to the full archive.

Continue reading