A la Guadeloupe, un gendarme blessé par balle lors d’une nouvelle journée de violences – Le Monde
Des violences ont éclaté, jeudi 20 janvier, à la Guadeloupe, où un gendarme a été blessé par un tir à balle réelle à Pointe-à-Pitre et six personnes interpellées, ont fait savoir la gendarmerie et la police. Les jours du gendarme ne sont pas en danger et une enquête a été ouverte, selon une source policière. Le procureur de la République doit tenir une conférence de presse vendredi.
Il y a une semaine, le collectif d’organisations mobilisées contre l’obligation vaccinale avait appelé l’ensemble de l’île à se joindre à une journée « île morte » et à « se mobiliser partout, dans la rue et devant les entreprises » .
L’appel, lancé pour la date anniversaire de la formation, en 2009, du collectif Liyannaj Kont Pwofitasyon (LKP – « Collectif contre l’exploitation », qui regroupe une cinquantaine d’organisations), globalement peu suivi, a fini par donner lieu à plusieurs points de tensions sur l’île et à quelques blocages par quelques poignées de personnes à l’entrée de supermarchés ou des stations-service.
Une directrice d’hôpital exfiltrée
Au centre hospitalier de Basse-Terre, « une quarantaine de personnes ont tenté de pénétrer dans le bâtiment administratif », a expliqué, à l’Agence France-Presse (AFP), Christine Wilhem, directrice de l’hôpital. Elle a dû être exfiltrée par les vigiles qui surveillent les abords de l’établissement. « On commence à avoir l’habitude de se protéger », a t-elle ironisé.
Dans le centre de l’île, des manifestations « non autorisées », selon la préfecture, ont dégénéré lors des opérations de maintien de l’ordre sur la commune des Abymes, selon la même source, qui précise que « les forces de l’ordre ont été prises à partie par des jets de projectiles divers, pierres, cocktails Molotov, boulons…. ».
Sur la chaîne Canal 10, le syndicaliste Gaby Clavier, ex-secrétaire de la branche santé de l’Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG), a dénoncé une volonté « de nous empêcher de manifester », ainsi que des « violences policières », et des « gazages ». Les manifestants ont été « repoussés sur plusieurs kilomètres », selon une source policière, mais ont érigé des barricades et obstrué les axes routiers. Des survols d’hélicoptère ont également eu lieu.
Selon le parquet de Pointe-à-Pitre, « au moins trois tirs » à balles réelles ont été comptés et « au moins un magasin a été pillé », alors que la nuit venait à peine de tomber.