À Hong Kong, les manifestants n’ont plus le droit d’échapper à la reconnaissance faciale
Cela fait plusieurs mois que de nombreuses manifestations violentes ont lieu à Hong Kong, des événements qui ont débuté en signe de protestation contre une loi d’extradition permettant à la Chine d’avoir son mot à dire sur le système juridique de la région. Plusieurs de ces rassemblements ont mené à de violents affrontements entre les manifestants et les autorités, sachant que le gouvernement chinois s’est appliqué à censurer au maximum les faits tout en appliquant sa propagande.
L’interdiction de « toute couverture faciale susceptible d’empêcher l’identification »
Sur place, les autorités s’appuient très largement sur un dispositif de reconnaissance faciale qui équipe les nombreuses caméras de Hong Kong. Jusqu’ici, les manifestants avaient trouvé plusieurs subterfuges, allant du simple port du masque à des lasers perturbant le fonctionnement du système.
Néanmoins, une nouvelle loi a été prononcée en faveur de plusieurs interdictions. En effet, le gouvernement a voté une ordonnance d’urgence qui interdit « toute couverture faciale susceptible d’empêcher l’identification ». La nouvelle loi a été annoncée vendredi dernier par Carrie Lam et est entrée en vigueur le jour même à minuit. Cela prend en compte les masques et vêtements portés par les manifestants, mais aussi le maquillage qu’ils pouvaient utiliser pour tromper les systèmes de reconnaissance faciale. Les masques en question permettent d’éviter ces derniers, mais aussi la reconnaissance directe par les autorités ainsi que les gaz utilisés par celles-ci.
Chaque personne qui ne respecte pas cette nouvelle loi s’expose à une amende d’environ 3 200 dollars et risque jusqu’à un an de prison. Carrie Lam, femme politique de Hong Kong a déclaré à ce sujet : « Nous pensons que la nouvelle loi aura un nouvel effet dissuasif contre les manifestants violents masqués et les émeutiers. Hong Kong n’est pas en état d’urgence, mais nous sommes en effet dans un moment très dangereux ».
Évidemment, l’annonce de cette nouvelle loi n’a pas aidé à faire diminuer les tensions et a plutôt contribué à l’augmentation de celles-ci. Une telle mesure n’avait pas été mise en vigueur depuis 1967, mais il n’est pas certain qu’elle sera dissuasive comme l’espère Carrie Lam.