A dix mois de la présidentielle de 2022, la gauche en ordre très dispersé – Le Monde

Manon Aubry, Yannick Jadot et Najat Vallaud Belkacem, plateaux télé France 2 , le soir du deuxième tour des élections Regionales 2021

Au lendemain des élections régionales, à l’heure où la présidentielle de 2022 constitue le prochain horizon, la gauche est tellement éparpillée qu’il est singulièrement compliqué de rassembler tous les morceaux du puzzle. Evaluer avec exactitude le nombre de concurrents qui l’incarneront, dans dix mois, est impossible. Officiellement, trois candidats sont en piste. Le communiste Fabien Roussel, l’« insoumis » Jean-Luc Mélenchon, et celle ou celui qu’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) décidera d’investir le 12 septembre, date de la primaire des écologistes. A choisir parmi Sandrine Rousseau, Yannick Jadot, Eric Piolle et, peut-être, Delphine Batho. En attendant de savoir, aussi, ce que décidera la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui a décalé l’éventuelle officialisation de sa candidature au sein du Parti socialiste (PS) au mois de septembre, juste avant la primaire verte. Sans omettre Arnaud Montebourg qui, en périphérie du PS, se prépare sans le dire explicitement encore.

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« L’éventuelle union, le ou les candidats définitifs, rien ne se dénouera avant l’automne », veut croire Laurence Rossignol, sénatrice socialiste qui soutient M. Montebourg. La dispersion de la gauche augure-t-elle d’une recomposition avant le gong présidentiel ? Ceux qui rêvaient d’une union salvatrice d’une gauche électoralement amoindrie peuvent continuer à cauchemarder. L’union devient de plus en plus illusoire. Les résultats des régionales n’ont pas pu dégager un leader identifié et un rapport de force lisible.

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« Cette désunion était en germe, analyse David Cormand, député européen et ancien secrétaire national d’EELV. La fameuse réunion des partis de gauche initiée par Yannick Jadot, le 19 avril, c’était déjà du mauvais théâtre. Ce n’est pas un problème d’ego ou de chapelles, c’est juste que ce sont tous des projets politiques tellement différents. Pour moi, il n’y a plus d’union possible. Elle n’est même pas souhaitable. Et quand bien même Olivier Faure voudrait la faire, il n’en a plus les moyens politiques. »

Un « plafond vert »

Pour ne rien arranger, dans la désunion, personne n’avance à la même allure, puisque tout le monde essaie de prendre le voisin de vitesse. Chez les Verts, ça s’accélère. Après la candidature, coup sur coup, d’Eric Piolle puis de Yannick Jadot, l’enjeu pour EELV est de dérouler une primaire pas trop fratricide tout en cultivant sa différence avec le PS et La France insoumise (LFI). Car, même si Eric Piolle ou Sandrine Rousseau, plus « Mélenchon-compatibles » que Yannick Jadot, sont investis, l’idée d’une candidature commune a fait long feu.

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