A Chanteloup-les-Vignes, le « symbole de la réussite » incendié – Blog Le Monde

La destruction de l’Arche samedi soir est le dernier acte d’une série de dégradations et de violences qui mine le département des Yvelines depuis deux mois.

Par Publié aujourd’hui à 05h28, mis à jour à 07h56

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« L’Arche », bâtiment culturel emblématique de Chanteloup-les-Vignes, dédié aux arts scéniques et circassiens, après l’incendie, le 3 novembre.

De l’immense chapiteau de bois et de zinc, il ne reste qu’une carcasse calcinée. Des containers à poubelles incendiés, il ne reste que des cendres. Quant aux lampadaires publics, ils sont saccagés. Hors d’usage. Samedi soir, à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), la cité de la Noé a été le théâtre d’affrontements entre les forces de l’ordre et une trentaine d’habitants aux visages dissimulés, notamment par des cagoules. Certains portaient des barres de fer et des bâtons, a précisé le parquet de Versailles.

Dimanche 3 novembre, tout au long de la journée, « écœurés » par cet acte « odieux » qui « pénalise nos enfants », des dizaines d’habitants ont défilé, « sous le choc » devant les décombres, à pied ou en voiture, seul ou en famille, pour constater les dégâts. Catherine Arenou, maire Les Républicains de la ville, l’assure : « Nous ne céderons pas. » Tandis que le préfet des Yvelines, Jean-Jacques Brot, évoque des « causes multiples » à l’origine de cette recrudescence de tensions.

Dans nos archives : Catherine Arenou, une maire en colère

Vers 19 heures samedi, attirés dans un « guet-apens », selon le préfet, les policiers et les pompiers venus éteindre les poubelles en feu ont été, dès leur arrivée, la cible de projectiles, de tirs de mortier et de cocktails Molotov. Au même moment, le bureau d’information jeunesse, centre d’accueil pour les jeunes de 15 à 25 ans, était vandalisé et aspergé d’essence. Deux heures plus tard, vers 21 h 30, L’Arche, bâtiment culturel emblématique de la ville, inauguré en juin 2018 et dédié aux arts scéniques et circassiens, s’embrasait. « On aurait cru à une petite guerre civile, ça fusait de partout, c’était très choquant », raconte Goulamhoussen, 40 ans, dont l’appartement a vue sur le chapiteau. Il a fallu plus de trois heures pour éteindre le brasier.

« Ils s’en sont pris à un symbole de réussite de la ville »

Deux individus, dont un mineur âgé de 17 ans, ont été interpellés et placés en garde à vue, a indiqué le parquet de Versailles dans un communiqué. Deux policiers ont été légèrement blessés. Une première enquête de flagrance, confiée à la sûreté départementale des Yvelines, a été ouverte du chef de destructions de biens par incendie. Une seconde, confiée à la circonscription de sécurité publique de Conflans-Sainte-Honorine, a été ouverte des chefs de participation à un groupement formé en vue de la commission d’actes de violences ou de destructions et dégradations, violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique et embuscade en réunion en vue de commettre des violences avec usage ou menace d’une arme. « Tout ça est tellement illogique, souffle Catherine Arenou. Ils s’en sont pris à un symbole de réussite de la ville. »

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