À Beyrouth, la piste accidentelle privilégiée et des interrogations autour de l’entrepôt 18 – LCI

International

UN ACCIDENT PRIVILÉGIÉ – De nouveaux éléments permettent de comprendre le contexte dans lequel se sont produites les explosions de mardi soir à Beyrouth. La piste d’un accident est aujourd’hui privilégié, tandis que le trouble demeure autour des substances impliquées.

À Beyrouth, l’émotion suite aux explosions meurtrières qui ont touché la capitale s’accompagne d’une volonté de comprendre les circonstances et les causes de ces explosions. Si le président américain Donald Trump a rapidement réagi en indiquant que ces faits ressemblaient “à un terrible attentat”, il ne s’agit à l’heure actuelle pas d’un piste privilégiée. La thèse accidentelle, rapidement évoquée par les autorités libanaises, a pour l’heure les faveurs des enquêteurs, tandis que l’on compare la détonation à un tremblement de terre de 4,5 sur l’échelle de Richter.

Des entrepôts qui intriguent

Selon nos informations, la quantité de nitrate d’ammonium stockée dans le port aurait bien atteint 2.750 tonnes, ce qui confirme des éléments évoqués jusqu’à présent. Une matière saisie par les douanes en 2014, mais à l’époque en plus grande quantité (de l’ordre de 4.000 tonnes). L’enquête va tenter d’éclairer les nombreuses zones d’ombres qui persistent, et devra notamment parvenir à déterminer comment une partie non négligeable de cet engrais explosif a pu disparaître, sans qu’aucune alarme ne soit tirée. Des policiers français pourraient être envoyés sur place afin d’apporter leur aide aux enquêteurs libanais, en plus des secours déjà annoncés.

À travers un tweet de soutien, le président de la République a en effet annoncé que la France allait porter assistance au Liban. Emmanuel Macron, après avoir témoigné sa “solidarité fraternelle” aux Libanais, a annoncé l’envoi de moyen humains et matériels.

Dans le détail, la France va acheminer à Beyrouth un module de sauvetage-déblaiement (55 hommes et 3 chiens, ainsi que 15 tonnes de matériel), mais aussi un module santé (9 marins-pompiers de Marseille et 500 kg de matériel médical). À noter également, l’envoi d’un module poste de santé mobile, capable de prendre en charge 500 blessés et accompagné de 5,5 tonnes de médicaments d’urgence.

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Le mystérieux entrepôt 18

Le nitrate d’ammonium n’est pas le seul produit à avoir explosé dans le quartier du port. Toujours selon nos informations, du nitrate de sodium était également présent à proximité immédiate, stocké dans une quantité encore inconnue au sein d’un entrepôt portant le numéro 18. Ce composé chimique pourrait avoir joué un rôle dans la catastrophe. En effet, comme l’explique le centre national américain d’information sur les biotechnologies, il “accélère la combustion des matériaux combustibles” à défaut d’être lui-même combustible.

Utilisé dans de multiples domaines industriels, il “peut exploser en cas d’exposition prolongée à la chaleur ou au feu”. Si on le retrouve utilisé dans divers engrais, il sert aussi dans la constitution de propulseurs ou d’explosifs. Sans compter son rôle d’additif dans le BTP, pour le béton notamment.

Plusieurs des entrepôts situés sur le port, dans le secteurs où se sont déroulés les faits, “appartiendraient” au Hezbollah. Les services israéliens, qui ont rapidement été pointés du doigt, ont toutefois démenti tout implication dans ces événements. Les autorités libanaises explorent d’ailleurs en priorité l’hypothèse de l’accident industriel.

L’ambassade de France touchée

Comme tant d’autres bâtiments à Beyrouth, l’ambassade de France a été touchée par l’explosion. 4 personnes ont été blessées au sein du personnel de l’ambassade, sans compter des dégâts matériels non négligeables. L’ambassadeur de France, Bruno Foucher, se trouvait en congés au moment des faits. Il doit revenir jeudi à Beyrouth.

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À l’heure qu’il est, la France compterait au moins 21 ressortissants blessés, sur un total de 25.512 à travers le pays. Si bien que le parquet a annoncé, dans l’après-midi, mercredi 5 août, qu’il ouvrait une enquête. Il faut noter que parmi ces Français, 5.700 vivent dans un rayon de 5 kilomètres autour du site de l’explosion.

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