A Alger, Emmanuel Macron multiplie les signes d’« amitié » – Le Monde

Déclaration conjointe à la presse du président Emmanuel Macron et du président algérien Abdelmadjid Tebboune, au palais présidentiel d’El-Mouradia, à Alger, le 25 août 2022.

« Je reviendrai à Alger, après Oran, pour saluer le président Tebboune et les ministres algériens et signer une “déclaration commune pour un partenariat renouvelé et ambitieux”. Nous l’avons décidé hier et pendant la nuit, car les choses se font bien dans l’enthousiasme du moment », s’est félicité Emmanuel Macron, vendredi 26 août, au cours d’un discours prononcé devant la communauté française à Alger. En visite à Oran, la deuxième ville du pays, samedi 27 août, le président français fera donc de nouveau étape dans la capitale algérienne avant de rentrer.

Emmanuel Macron aura rencontré Abdelmadjid Tebboune à trois reprises, ils ont échangé jusqu’au bout de la nuit et cultivé leur proximité. Jamais des présidents français et algérien ne se seront autant vus en un si cours laps de temps. Un ancien diplomate algérien dit devoir remonter aux années 1980 et aux relations entre Chadli Bendjedid et François Mitterrand pour se souvenir d’autant de bonne humeur affichée.

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Feu de paille, après tant de rapprochements et de brouilles qui rythment les relations entre Paris et Alger, ou « nouveau pacte tourné vers l’avenir et la jeunesse », comme l’espère Emmanuel Macron ?

Succès diplomatique

Au terme de cette visite, qui se voulait d’« amitié » à défaut d’être officielle, le président français peut se targuer d’avoir arraché un succès diplomatique, si symbolique soit-il, au cœur de la nuit du 25 et 26 août, après un dîner avec son homologue algérien. Un « partenariat renouvelé », se félicitait-il, vendredi, après une « déambulation » dans le cimetière européen de Saint-Eugène à Alger. Ce lieu, où le temps s’est figé au siècle passé, entretient, le long des caveaux familiaux et des sépultures des soldats des armées d’Afrique, la mémoire de cent trente années de colonisation.

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Dans ce cimetière inauguré en 1836, qui s’étend sur une quinzaine d’hectares et où seraient inhumées près de 135 000 personnes, Emmanuel Macron espérait se recueillir en présence du grand rabbin de France, Haïm Korsia, une première sur le sol de l’Algérie indépendante, et un moment fort annoncé de son voyage. Mais quelques heures avant d’embarquer dans l’avion, ce dernier a annulé sa visite en déclarant avoir été testé positif Covid-19. Le président français s’est finalement recueilli en présence des ministres de l’économie, des affaires étrangères, de la défense et de l’intérieur qui l’accompagnaient.

Depuis son arrivée, le chef de l’Etat s’évertue à mettre la question mémorielle au centre des débats d’une visite où des dossiers difficiles, voire piégeux, ne manquent pas. Outre la mémoire, figure aussi l’épineuse question des visas ou de l’approvisionnement énergétique de l’Europe à l’heure où la pénurie guette ses économies.

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