A Alger, Emmanuel Macron affiche sa volonté de réconciliation – Le Monde
« C’est pour moi un immense plaisir de vous souhaiter la bienvenue ainsi qu’à la délégation qui vous accompagne. » S’adressant à Emmanuel Macron, le chef de l’Etat algérien, Abdelmadjid Tebboune, ne cachait pas sa satisfaction au palais présidentiel d’El Mouradia, à Alger, jeudi 25 août, quelques heures après avoir accueilli son homologue français à sa descente d’avion, ainsi que l’imposante délégation qui s’est déplacée pour une visite de trois jours dans le pays.
Après quelque deux heures et demie d’entretien privé, les deux dirigeants ont tenu, au cours d’une « communication à la presse » encadrée par un protocole parfois incompréhensible – des journalistes porteurs d’un passeport algérien n’ont pas été autorisés à entrer – et sans qu’aucune question ne puisse être posée, à afficher leur entente : « Dans une franchise parfaite et dans le cadre d’un partenariat global d’exception », s’est félicité Abdelmadjid Tebboune.
Si le voyage d’Emmanuel Macron en Algérie ne relève pas officiellement de la visite d’Etat, la densité politique de la très large délégation française est cette fois à la hauteur des attentes algériennes après plusieurs mois de brouille diplomatique. Aux côtés d’Emmanuel Macron se trouvaient les ministres de l’économie, Bruno Le Maire, de l’intérieur et des outre-mer, Gérald Darmanin, de l’Europe et des affaires étrangères, Catherine Colonna, de la culture, Rima Abdul-Malak, des armées, Sébastien Lecornu, ainsi que le chef d’Etat-major des armées, Thierry Burkhard, et pas moins d’une cinquantaine d’invités.
« Les Français ont tenu compte du fait que les Algériens sont sensibles à la qualité d’une délégation officielle », analyse une source algérienne, en rappelant qu’en avril 2021 l’ancien premier ministre Jean Castex avait renoncé à se rendre à Alger, en raison, officiellement, de la pandémie de Covid-19. Le fait que la délégation française ne devait compter que quelques membres avait en fait particulièrement irrité Alger.
Apaiser les traditionnelles tensions
Ce ne sera pas le cas lors de cette visite de trois jours. Le prestigieux « casting » français tranche même avec les éléments de langage élyséens ayant dépeint ces derniers jours un déplacement moins formel et « résolument tourné vers l’avenir ». Il est notamment prévu une rencontre avec des jeunes start-upeurs vendredi, ou encore d’assister à une « démonstration de breakdance suivie d’échanges avec des acteurs du monde sportif » à Oran, samedi.
La visite de l’ancien premier ministre italien Mario Draghi, en juillet, était destinée à sceller l’augmentation de la fourniture en hydrocarbures de son pays par l’Algérie alors que l’Europe est en quête d’alternatives au combustible russe. Paris n’insiste pas sur le gaz, même s’il en sera question lors de cette visite française, comme l’indique la présence, parmi la délégation, de la patronne du groupe Engie, Catherine MacGregor.
Il vous reste 44.52% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.