5G : la direction d’Orange satisfaite par les conditions du futur appel d’offres

5G : la direction d'Orange satisfaite par les conditions du futur appel d'offres

Les prix de réserve fixés par l’Arcep dans le cadre du futur appel d’offres pour l’octroi de fréquences dévolues à la 5G ont beau être plus élevés qu’attendu, cela ne gène pas le moins du monde la direction d’Orange. Interrogé ce mercredi matin par la Commission des affaires économiques du Sénat, le président-directeur général de l’opérateur historique, Stéphane Richard, s’est en effet dit satisfait du prix de réserve fixé par les autorités, à savoir 2,17 milliards d’euros pour l’ensemble des 310 MHz de fréquences concernées par la procédure.

« Je trouve que, globalement, le compromis trouvé par les autorités est assez correct et acceptable », a fait savoir ce dernier aux sénateurs. « Evidemment les opérateurs vont pleurer en trouvant que le prix de réserve fixé est trop cher mais je trouve pour ma part qu’il s’agit d’un compromis qui est finalement assez acceptable », a-t-il estimé, en appelant à ne pas comparer l’appel d’offres finalisé en juin prochain sous l’égide de l’Arcep avec les autres appels d’offres réalisés chez nos voisins européens.

« On fait beaucoup la comparaison avec l’Allemagne ou l’Italie, où les prix ont atteint des sommes astronomiques. Sauf que ce n’est pas comparable car ce ne sont pas les mêmes fréquences ni le même nombre de fréquences qui sont mis en jeu », a-t-il rappelé. Pour lui, « on ne peut pas comparer les deux milliards d’euros et quelques exigés par les autorités françaises avec les six milliards de l’Allemagne, car on ne parle tout simplement pas de la même chose ».

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Un prix de réserve acceptable

Reste que le prix de réserve de 2,17 milliards d’euros exigé par les autorités, à partir duquel monteront les enchères, s’avère bien plus élevé que ce qu’attendaient les opérateurs français. Pas de quoi effrayer le patron d’Orange, pour qui « le prix qui a été choisi n’est pas donné mais en France cela n’a jamais été bon marché les fréquences, notamment en ce qui concerne les prix de réserve ».

Alors que les autorités sont aujourd’hui sous le feu des critiques pour le retard accumulé dans le lancement de cet appel d’offres, qui devait initialement se tenir à compter de l’automne 2019 pour une finalisation début 2020, ce dernier a tenu à dédramatiser. « Ca ne va pas poser de problèmes en ce qui concerne le déploiement de nos réseaux », a-t-il estimé. Tout en concédant un retard qui ne devrait pas être préjudiciable au déploiement des futurs réseaux mobile. « C’est vrai qu’on n’est pas en avance mais on n’est pas à six mois près. Ce n’est pas la peine de dramatiser cela, la France n’est pas spécialement en retard », a-t-il indiqué.

Rappelons que l’instruction des dossiers présentés par les candidats devrait débuter au cours du mois de mars prochain sous l’égide de l’Arcep. A la fin de ce mois, l’Autorité rendra ses arbitrages et attribuera les premiers blocs fixes de fréquences 5G, avant de procéder aux enchères à proprement parler au cours du mois de mai, puis de finaliser l’ensemble de la procédure au cours du mois de juin prochain.

L’espionnage de Huawei ? Une “foutaise totale”

Reste une inconnue pour le PDG de l’opérateur historique : celle du choix des équipementiers. Une question qui concerne bien entendu la présence ou non de Huawei sur le marché français des équipements radio pour les futurs réseaux 5G. Si cette interrogation n’a pas lieu d’être pour Orange France, partenaire historique de Nokia et Ericsson, elle taraude toutefois Stéphane Richard, qui n’a pas hésité à mettre les pieds dans le plat, a tenu à défendre le constructeur chinois, actuellement en butte à un embargo de fait de l’administration Trump et de certains de ses alliés européens et anglo-saxons.

« On ne le sait pas forcément, mais Huawei est aujourd’hui de loin le premier équipementier mondial. La part de marché de Huawei dans les équipements mondiaux est d’un peu plus de 30 %. Elle est plus importante sur l’ensemble de l’Europe, en Afrique, en Asie et nulle aux Etats-Unis. Ce qui soit dit en passant explique pourquoi les américains sont si virulents à l’endroit de Huawei puisque cela n’a aucune incidence sur eux, vu qu’ils n’utilisent pas leurs appareils », a estimé ce dernier, tout en précisant que la situation de Huawei en France n’aurait pas d’incidence majeure pour l’opérateur historique. Au contraire de certains de ses concurrents.

« En France, nous ne sommes pas partenaires de Huawei mais d’autres opérateurs ont des relations avec le constructeur, en particulier Bouygues Telecom et SFR », a-t-il en effet rappelé, relevant que « ni Iliad, ni nous n’utilisons Huawei sur nos équipements radio ». Pour autant, le patron d’Orange, qui a souligné que « personne en France n’utilise Huawei comme fournisseur sur son cœur de réseau » s’est voulu clair en ce qui concerne les questions de sécurité sur les équipements radio.

« Nous estimons nous que ces questions de sécurité n’existent absolument pas sur la partie radio. Cet espèce de mythe qui consiste à penser “j’ai une antenne fabriquée en Chine donc il doit y avoir un micro dessus qui fait que toutes mes conversations sont écoutées quelque part dans un bureau du parti communiste chinois” sont des foutaises totales. Ca n’a jamais été établi nulle part, personne n’a jamais vu la moindre matérialisation de tout ça », a-t-il relevé.

Rappelons que le Parlement a adopté en juillet dernier une loi destinée à sécuriser les réseaux 5G, qui concerne également les équipements radio. Celle-ci prévoit un “régime d’autorisation préalable, fondé sur des motifs de défense et sécurité nationale, des équipements de réseaux” pour tous les appareils installés depuis le 1er février 2019 en France. Elle soumet de fait la présence de tel ou tel équipement ou de tel ou tel logiciel sur les réseaux mobile de nouvelle génération à une autorisation préalable délivrée par Matignon dans un délai de deux mois sur la base d’une recommandation de l’ANSSI.

 

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