Piégé par un faux mail, Bloomberg condamné à une amende de 5 millions d’euros

Piégé par un faux mail, Bloomberg condamné à une amende de 5 millions d'euros

L’épilogue de l’affaire du faux communiqué de Vinci s’avère bien amer pour Bloomberg. L’agence de presse spécialisée dans l’actualité financière écope d’une lourde amende de cinq millions d’euros par le gendarme de la Bourse de Paris mentionne un communiqué de l’AMF. Son tort ? Avoir diffusé en 2016 sans les vérifier de fausses informations qui avaient fait chuter le cours de Vinci.

A réception de communiqués de presse falsifiés, l’agence avait repris et publié du contenu mentionnant que le groupe de BTP Vinci avait découvert des irrégularités comptables pour un montant de 3,5 milliards d’euros et allait revoir ses prévisions à la baisse. Le mail précisait également que le licenciement du directeur des affaires financières du groupe.

L’AMF a estimé que la diffusion de ces fausses informations, qui avaient fait chuter le cours du titre Vinci de 18,28%, “n’a été précédée d’aucune vérification de la part des journalistes” de Bloomberg alors qu’elles laissait “présager une chute brutale et immédiate du cours de Bourse”.

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L’ombre de Notre Dame des Landes

Vinci avait à l’époque rapidement démenti puis déposé plainte “contre X” au parquet national financier pour actes de “diffusion de fausses informations de nature à agir sur les cours”, “escroquerie en bande organisée” et “contrefaçon d’oeuvre de l’esprit”.

A l’époque, BFM TV mentionnait que le faux envoi avait été revendiqué par des individus faisant directement référence à l’implication de Vinci dans le projet Notre Dame des Landes.

Bloomberg a annoncé son intention de faire appel.

La qualité du faux “était très bonne”

A noter que l’AFP, destinataire des faux communiqués, n’était pas tombé dans le panneau. L’agence s’était aperçue que le document frauduleux avait été mis en ligne sur un site internet miroir, similaire au vrai site mais avec une adresse distincte (vinci.group et non vinci.com). Ce communiqué était signé du nom du véritable responsable des relations presse de Vinci, mais mentionnait un faux numéro de téléphone portable.

L’attaque n’avait rien de complexe d’un point de vue technique, mais les attaquants avaient néanmoins du faire preuve d’une certaine organisation pour renforcer la crédibilité de leur attaque. « La qualité du mail envoyé à environ 200 organismes de presse est très bonne » indiquait à ZDNet.fr Regis Bénard, de Vade Secure.

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