Mort de Baghdadi : l’EI a toujours su par le passé survivre à la disparition de ses dirigeants – Le Monde

Après la mort du « calife » autoproclamé samedi, le groupe djihadiste va devoir trouver une personnalité susceptible de maintenir sa cohésion sans sombrer dans des luttes de succession.

Par Publié aujourd’hui à 05h16, mis à jour à 07h19

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De jeunes Irakiens regardent l’annonce de la mort du chef de l’EI Abou Bakr Al-Baghdadi à Najaf, en Irak, le 27 octobre.

Le soulagement, mais nul triomphalisme en Syrie et en Irak, où la mort du chef de l’organisation Etat islamique (EI) a été accueillie avec prudence alors que les cellules clandestines du groupe djihadiste sont toujours actives et que le chaos provoqué par le retrait des forces américaines du nord-est syrien et par l’offensive militaire turque fait craindre une remontée en puissance de l’EI.

Si la mort de son chef laisse une organisation qui n’est plus que l’ombre de ce qu’elle a été les années précédentes, l’EI n’a jamais disparu depuis la perte de son territoire. Le groupe a toujours su par le passé anticiper et survivre à la disparition de ses dirigeants en attendant des jours meilleurs. Depuis le Jordanien Abou Moussab Al-Zarkaoui, tué en 2006, à Abou Omar Al-Baghdadi, mort en 2010, puis Abou Bakr Al-Baghdadi, tué samedi.

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La veille de la mort du « calife » autoproclamé, un responsable des forces antiterroristes kurdes de Syrie affirmait que quel que soit l’état de décrépitude des capacités opérationnelles de l’EI, l’intervention turque en Syrie représentait pour les djihadistes une opportunité majeure.

« Nous contrôlions les anciennes régions de Daesh [acronyme arabe de l’EI] avec l’appui de la coalition. Aujourd’hui, c’est beaucoup plus chaotique avec les affrontements au nord, l’arrivée des forces du régime, notre attention qui est détournée de la lutte contre les terroristes… Ils peuvent se réorganiser et c’est une mauvaise nouvelle pour Paris, Londres, Berlin, pour le monde entier. On nous a mis dans la position de devoir combattre sur deux fronts à la fois. »

Luttes de succession

D’après un autre responsable sécuritaire rencontré quelques jours après le début de l’intervention turque, des premiers mouvements de regroupements de cellules dormantes de l’EI avaient déjà été enregistrés dans des régions périphériques afin de mener des attentats et des attaques ciblées contre les Forces démocratiques syriennes (FDS), l’alliance à dominante kurde qui contrôle de larges parts du nord-est syrien.

Côté irakien, c’est la déstabilisation de l’est de la Syrie avec, à la clé, l’ouverture du gigantesque camp de réfugiés et de détenus d’Al-Hol, où sont gardés des milliers de prisonniers et de membres de familles de l’EI, ainsi que des mouvements de populations marquées par un degré important d’affiliation à l’EI qui font craindre le pire.

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