5G : l’opérateur britannique BT opte pour Ericsson
Ericsson profite de la désaffection des opérateurs britanniques pour Huawei. C’est ainsi que le constructeur scandinave Ericsson a été choisi par l’un des principaux opérateurs outre-Manche, BT, pour ses équipements de cœur de réseau 5G. La direction d’Ericsson a déclaré que le constructeur fournira ainsi le noyau pour les services 4G, 5G non autonomes et, à terme, 5G autonomes, qui formeront à terme le réseau IP convergent de l’opérateur britannique.
« La conteneurisation des fonctions du réseau central permettra à BT de bénéficier d’une plus grande innovation industrielle dans de nombreux domaines, notamment l’automatisation, l’orchestration, la résilience du réseau, la sécurité et des techniques de mise à niveau plus rapides », a fait savoir l’état-major d’Ericsson. Et de justifier une telle débauche de moyen en expliquant que la situation actuelle « impose d’augmenter la disponibilité globale du réseau pour les clients et les services tout en étant rentable ».
BT a déclaré avoir choisi Ericsson après avoir examiné un certain nombre d’autres fournisseurs et avoir fondé sa décision sur les performances du laboratoire et la future feuille de route.
L’ombre de Huawei
Reste l’éléphant dans la pièce, à savoir Huawei, le seul fournisseur à ne pas avoir pu candidater pour un cœur de réseau depuis une décision allant dans ce sens de la part des autorités britanniques. Considérant la firme de Shenzhen comme un “vendeur à haut risque” du fait de ses liens présumés par l’administration Trump avec le régime chinois, Londres a de plus imposé un plafond de 35 % pour l’utilisation d’équipements siglés Huawei sur des parties non sensibles du réseau.
La qualification de “vendeur à haut risque” doit permettre aux opérateurs britanniques de « minimiser les risques de recourir à un vendeur considéré comme tel à l’instar de Huawei », indiquait en fin d’année dernière le directeur technique du Centre national de cybersécurité britannique Ian Levy pour justifier de cette décision. Une décision bien entendu critiquée par la direction de Huawei, qui n’a pas manqué de se défendre en dénonçant leur caractère inique.
« Certains ont émis des critiques sans fondement sur la participation de Huawei au déploiement de la 5G au Royaume-Uni”, a ainsi regretté le vice-président du constructeur chinois Victor Zhang la semaine passée, avant de pointer du doigt “ceux qui choisissent de continuer à nous attaquer sans présenter aucune preuve”. “Perturber notre implication dans le déploiement de la 5G rendrait un mauvais service à la Grande-Bretagne”, a également jugé le dirigeant, s’appuyant sur les 20 années de présence de la firme de Shenzhen sur le marché des télécommunications britanniques.
Une défense qui a manifestement laissé la direction de BT de marbre alors que celle-ci avait déjà indiqué en décembre 2018 qu’elle commencerait à dépouiller son réseau mobile des équipements siglés Huawei suite à l’acquisition de l’opérateur EE. « En 2016, suite à l’acquisition d’EE, nous avons entamé un processus visant à retirer l’équipement Huawei du cœur de nos réseaux 3G et 4G, dans le cadre des principes d’architecture de réseau en place depuis 2006 », avait alors indiqué un porte-parole de l’opérateur, confirmant qu’en « conséquence, Huawei n’a pas été inclus dans la sélection des fournisseurs pour notre cœur de réseau 5G ».
En France, rappelons qu’Ericsson fournit d’ores et déjà les sites 5G expérimentaux de Bouygues Telecom à Lyon et s’impose comme un candidat crédible pour déployer le réseau 5G de l’opérateur. Le géant suédois assurera en outre le déploiement d’une partie du réseau 5G d’Orange. Enfin, alors que SFR (comme Bouygues Telecom) n’a pas encore rendu le nom de ses partenaires industriels publics, c’est bien Nokia qui s’occupera de déployer les réseaux 5G de Free en France et en Italie.