5G : Interdite d’utiliser les équipements Huawei, la direction de Free crie à l’injustice

5G : Interdite d'utiliser les équipements Huawei, la direction de Free crie à l'injustice

Si Free a depuis longtemps indiqué vouloir travailler avec Nokia pour déployer son réseau 5G en France et en Italie, l’opérateur ne s’est toutefois pas privé de mettre l’équipementier scandinave en concurrence avec Ericsson ou Huawei. Surprise pour l’opérateur, celui-ci n’a tout simplement pas été autorisé par les autorités françaises à déployer des équipements 5G siglés Huawei, à la différence de ses rivaux Bouygues Telecom et SFR.

Une « rupture d’égalité qui pose problème », regrette Thomas Reynaud, le directeur général d’Iliad, la maison mère de Free, lors de la présentation des résultats semestriels de l’opérateur qui se tenait ce jeudi. Ce dernier précise avoir reçu une fin de non-recevoir de la part du gendarme de la cybersécurité, l’ANSSI, chargé de rendre un avis auprès de Matignon destiné à encadrer la présence de tel ou tel équipementier dans les réseaux 5G des opérateurs français.

Et de crier aux “deux poids, deux mesures”, alors même que Bouygues Telecom et SFR, tous deux partenaires de longue date de Huawei, ont tous deux obtenu l’autorisation temporaire de travailler avec la firme de Shenzhen au déploiement de leurs propres réseaux 5G dans l’hexagone. « Nous devrions tous avoir la possibilité d’utiliser les mêmes fournisseurs », regrette ainsi Thomas Reynaud, bien que Free ait déclaré de longue date reconduire son partenariat historique avec Nokia pour le déploiement de son réseau mobile de nouvelle génération.

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Des autorisations partielles

Reste que les autorisations accordées à Bouygues Telecom et SFR par Matignon sur avis de l’ANSSI ne font guère d’heureux du côté de ces opérateurs. Ces derniers ont en effet reçu des autorisations temporaires qui ne prêtent guère à l’optimisme, et préfigurent peut-être une interdiction ultérieure de recourir aux équipements du géant chinois, qui fait depuis de nombreux mois l’objet d’accusations de collusions avec le régime chinois. De quoi pousser Bouygues Telecom et SFR à opter pour des acteurs européens, comme Nokia et Ericsson, moins susceptibles de voir leur présence remise en cause par les autorités ?

Si nous n’en sommes pas là, l’extrême ambivalence de l’exécutif concernant le “cas Huawei” pousse d’ores et déjà ces deux opérateurs à faire preuve de prudence sur le sujet. C’est ainsi que Bouygues Telecom a annoncé la semaine dernière se préparer à retirer 3 000 antennes de téléphonie mobile Huawei d’ici à 2028 dans les zones très denses en population. L’opérateur, qui n’utilise pas d’antennes Huawei à Paris, ne pourra pas non plus recourir aux équipements du géant chinois à Strasbourg, Brest, Toulouse et Rennes. Autant de villes qui abritent des installations stratégiques pour la France, comme le port militaire et une base de sous-marins nucléaires à Brest, le siège d’Airbus à Toulouse, ou des centres opérationnels clés en cybersécurité à Rennes.

Reste SFR, partenaire traditionnel de Huawei. Contacté, l’opérateur n’était pas en mesure de préciser sa position et son futur plan d’action à ce sujet. Pour rappel, l’ANSSI mentionnait déjà début juillet qu’elle restreindrait fortement les autorisations d’exploitation des opérateurs français clients de Huawei. Un équipementier qui n’a pas fini de faire parler de lui.

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