5G : face aux fake news, les réseaux sociaux sur une ligne de crête

5G : face aux fake news, les réseaux sociaux sur une ligne de crête

2020 devait être l’année de la 5G. Las, tout ne s’est pas passé comme prévu, ni pour les constructeurs, ni pour les équipementiers et ni pour les opérateurs qui ont du revoir leur plan alors que le monde est frappé par une crise sanitaire sans précédent. Aujourd’hui, l’accès à la 5G se fait de manière très fragmenté, tandis que les opérateurs, notamment français, ont encore du décaler le déploiement de leurs propres réseaux 5G.

Même situation du côté des constructeurs. Si certains smartphones aujourd’hui vendus dans le commerce disposent d’une compatibilité 5G, comme le Samsung S20 Ultra 5G et le LG V60 ThinQ 5G, ce n’est pas le cas de tous les appareils, loin s’en faut. D’autant que des problèmes d’approvisionnement devraient encore ralentir la commercialisation de nouveaux smartphones compatibles avec la dernière génération de technologie sans-fil.

Reste un dernier obstacle de taille pour la 5G. La dernière génération de technologie mobile est en effet confrontée à un problème que ses prédécesseurs, la 3G et la 4G, n’ont pas rencontré : des rumeurs liant la technologie sans fil à la santé publique. Celles-ci donnent lieu à toute une série de théories du complot qui virent désormais au délit alors qu’une vague d’incendies criminels visent aujourd’hui les équipements réseaux devant supporter le déploiement du futur réseau mobile.

Ces théories sont aujourd’hui l’apanage de groupes qui les diffusent via les réseaux sociaux, sous couvert de “sensibilisation” à la 5G. Ces derniers expliquent notamment que :

  • La 5G affaiblit notre système immunitaire, nous rendant plus vulnérables aux maladies, notamment la COVID-19 ;
  • La 5G est “non testée” et son déploiement est accru, la “concentration” de fréquences ayant des effets néfastes sur la santé ;
  • Le 5G est radioactive et détruit les arbres et la faune locale ;
  • Le coronavirus se propage par les ondes 5G ;
  • Le verrouillage du coronavirus est conçu pour permettre l’installation de mâts 5G ;
  • Les “émissions” et les antennes 5G ont provoqué la pandémie actuelle.
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Des théories dévastatrices

Au moins 61 incendies criminels présumés ont été perpétrés contre des pylônes téléphoniques rien qu’au Royaume-Uni ces dernières semaines, y compris contre ceux qui desservent les hôpitaux locaux, et l’on pense que l’engouement pour le vandalisme est dû au déluge de théories 5G diffusées par les médias sociaux. Les Pays-Bas, la Belgique, l’Italie, Chypre et la Suède ont également connu des incendies criminels de mâts.

Bien que ces théories aient été démystifiées et que des l’Organisation mondiale de la santé (OMS), des fournisseurs de technologies, des opérateurs et des gouvernements s’efforçent d’arrêter la diffusion de ces informations erronées, le lien entre la 5G et le nouveau coronavirus persiste. De quoi inciter les gouvernements et les directions des réseaux sociaux à étudier les moyens de contrôler la diffusion de ces informations erronées.

Il s’agit cependant de trouver un équilibre entre le retrait de contenus potentiellement dangereux et le libre exercice de la liberté d’expression. Si Facebook supprime directement les groupes incitant à la destruction du matériel 5G, YouTube tente pour sa part de limiter les résultats des moteurs de recherche relatifs à cette forme de contenu. Pour Iain Brown, responsable de l’analyse des données à SAS UK&I, il ne peut exister d’approche “unique” pour modérer ce type de contenu.

A la recherche de l’équilibre

Dans une interview accordée à ZDNet, le chercheur a déclaré que les différences entre les réseaux sociaux – allant du cryptage de WhatsApp à l’énorme réseau publicitaire de Facebook – nécessitent diverses approches de modération. Chaque plateforme pourrait toutefois tirer parti de l’automatisation pour au moins comprendre comment la désinformation apparaît sur les plateformes afin de mieux les endiguer à l’aide de l’intelligence artificielle et du Machine learning.

“Il faudrait par exemples trouver de fausses nouvelles pré-classées pour créer des données de formation de bonne qualité dont les machines pourront s’inspirer”, explique ce dernier. “Cela permettra à une machine d’apprendre à repérer les modèles et à signaler les contenus trompeurs ou préjudiciables. C’est pour cela que les réseaux sociaux doivent respecter un principe fondamental de la science des données : seules des données de bonne qualité peuvent produire des informations de bonne qualité”, relève-t-il.

De quoi permettre à l’Intelligence artificielle et au Machine learning de ne pas aller trop loin dans la censure. Il faut également veiller à conserver une approche humaine de cette censure en associant des personnes aux machines utilisées par les réseaux sociaux. “Dans une crise comme celle-ci, les réseaux sociaux doivent veiller à ne pas entraver le flux de la conversation”, relève ainsi Iain Brown, pour qui le juste équilibre est encore à trouver du côté des grandes plateformes qui régissent aujourd’hui le débat public.

Source : ZDNet.com

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