500.000 morts du Covid-19 en Europe cet hiver? Les médecins divisés face aux estimations de l’OMS – BFMTV

L’OMS a beau s’inquiéter de la hausse des contaminations en Europe qui pourrait entraîner un demi-million de morts supplémentaires, les épidémiologistes sont partagés sur son alarmisme.

1000 morts par jour en Russie, record du nombre quotidien de décès depuis le début de la pandémie en Roumanie, flambée des contaminations en Allemagne… Alors que l’Organisation mondiale de la santé s’est alarmée jeudi du rythme “très préoccupant” de transmission observé actuellement en Europe qui pourrait déboucher sur 500.000 morts supplémentaires d’ici février prochain, les chercheurs se divisent sur l’analyse de cette institution.

Une augmentation très forte dans l’est de l’Europe

L’inquiétude est partagée par le professeur de Santé publique, Philippe Amouyel.

“On est toujours dans une quatrième vague violente parce que c’est le variant Delta qui se diffuse. Suivant le taux de vaccination, la présence d’un pass sanitaire, les répercussions de l’arrivée de ce variant sont très différentes d’un pays à l’autre. Si l’on prend les pays de l’ex-bloc de l’Est, l’augmentation des cas est très forte à cause d’une vaccination qui est très faible et (…) le nombre de décès sera donc élevé si on ne fait rien de plus”, estime l’épidemiologiste sur BFMTV ce vendredi.

En République Tchèque, on observe une hausse des cas quotidiens de l’ordre de 120% en une semaine, tout comme en Hongrie (+103%). La Roumanie enregistre actuellement deux fois plus de morts que lors des précédentes vagues. En Bulgarie et en Lettonie, les records de décès enregistrés sur une journée pourraient être bientôt battus, au vu de la tendance épidémique.

“Coucou, fais-moi peur”

Le tableau très sombre dressé par l’OMS face à ces chiffres dramatiques ne tient pourtant, juge Philippe Froguel, généticien au CHU de Lille.

“Cette annonce est probablement fausse parce qu’on est capable de dire ce qui va se passer dans 2 ou 3 semaines, pas plus. L’OMS essaie aussi d’exister. (…) Tout ça, c’est du ‘coucou, fais-moi peur’, c’est pas très utile de terroriser les populations”, juge d’abord le professeur de médecine ce vendredi sur RMC.

Le chercheur estime également la situation sur le front sanitaire très disparate .

“Entre la Russie où il y a des milliers de morts tous les jours et la France, les situations sont tellement différentes (..). Poutine, malgré son régime autoritaire, n’arrive pas à faire vacciner sa population. En France, on a 80% de la population vaccinée. Chez nous aussi, il y a une augmentation des cas. Mais il n’y a pas de grosse augmentation du nombre de personnes qui viennent à l’hôpital ni des décès”, estime encore le directeur de recherche du CNRS.

Maintenir les gestes barrières

Dans les pays d’Europe de l’Ouest et tout particulièrement en France, le nombre de décès est en effet nettement plus faible que par le passé – même si on note une légère hausse au Royaume-Uni et en Belgique. Une différence est notable: la vaccination. Tous les pays où les décès augmentent fortement ont une couverture vaccinale plus faible que la moyenne de l’Union européenne (64%).

Philippe Amouyel, appelle, lui, à intensifier la campagne de rappel en faveur de la troisième dose pour les personnes éligibles et au maintien des gestes barrières, tout particulièrement le port du masque et le lavage fréquent des mains.

Face aux taux d’incidence repartis à la hausse dans de nombreux territoires dans l’Hexagone, le port du masque a d’ailleurs fait son retour à l’école primaire dans une quarantaine de départements.

Marie-Pierre Bourgeois

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