47,9°C au Canada: quelles sont les raisons de ce “dôme de chaleur”? – BFMTV
Les États-Unis et le Canada subissent depuis quelques jours un coup de chaud exceptionnel. C’est le dôme de chaleur, un phénomène courant mais inédit par son intensité.
L’Amérique du Nord suffoque dans une fournaise sans précédent. Il a fait 41,6°C à Seattle, 46,1°C à Portland, deux villes du nord-ouest des États-Unis où il fait habituellement 19°C à cette période de l’année. Sans surprise, de nouveaux records de températures ont été franchis, notamment au Canada où la température la plus élevée jamais enregistrée avant cette vague de chaleur était de 45°C en 1937. Le mercure est ainsi grimpé jusqu’à 47,9°C à Lytton, une petite ville au nord-est de Vancouver.
Une intensité exceptionnelle
François Gourand, prévisionniste chez Météo France, remarque que le dôme de chaleur est un phénomène météorologique qui n’a rien d’exceptionnel en lui-même: il est lié à la circulation atmosphérique, de hautes pressions emprisonnant l’air chaud.
“Le dôme de chaleur se produit régulièrement au dessus du Sahara et tous les étés sur la Méditerranée, c’est ce qui explique qu’il y fait chaud”, indique-t-il à BFMTV.com.
Même au Canada, deuxième pays le plus froid et le plus enneigé du monde, il peut arriver que des dômes de chaleur se forment. Comme dans le cas où de l’air chaud et sec remonte des montagnes du sud et de l’ouest des États-Unis pour concentrer la chaleur. “En revanche, ce qui est exceptionnel, c’est l’intensité du phénomène”, poursuit François Gourand.
“Un événement biblique”
Au Canada, ce sont ainsi des particules du Pacifique tropical qui ont été aspirées par les mouvements atmosphériques ascendants pour ensuite redescendre en se compressant. Par ce mécanisme, les particules se bloquent durablement et se réchauffent de plus en plus. Pour François Gourand, la composante climatique est indéniable dans l’intensité du phénomène observé.
“Battre des records de température au Canada de 3°C, c’est considérable. On avait connu ça en France, il y a deux ans, lorsque dans l’Hérault le record avait été battu de 2°C (46°C à Vérargues le 28 juin 2019, record absolu de chaleur, NDLR). C’est évidemment un marqueur du climat du futur qui se réchauffe.”
D’autant qu’un dôme de chaleur d’une telle intensité est un événement dont la probabilité est infime dans un climat qui ne serait pas réchauffé. “En théorie, plusieurs milliers d’années pour voir une telle valeur se produire, pointe le prévisionniste. C’est quasiment un événement biblique. Si le facteur climatique est certain, il reste néanmoins à quantifier. Mais il est évident que le changement climatique accentue ces phénomènes.”