285 femmes de gauche appellent à “écarter” de la politique “les auteurs de violences sexuelles et sexistes” – BFMTV
Dans une tribune publiée, 285 femmes de gauche appellent “le monde politique à une réponse d’ampleur aux violences sexuelles et sexistes commises par nos représentants”.
“Qu’est devenue la grande cause du quinquennat?” Dans une tribune publiée par Le Monde ce lundi, 285 femmes du monde politique appellent “à une réponse d’ampleur aux violences sexuelles et sexistes commises par nos représentants”.
Ces femmes de gauche, allant de la sénatrice PS Laurence Rossignol, en passant par l’eurodéputée Manon Aubry (LFI) à la finaliste de la primaire EELV Sandrine Rousseau, exhortent le monde politique à “assumer ses responsabilités, écarter les auteurs de violences sexuelles et sexistes de ses rangs et faire preuve d’exemplarité dans les désignations”.
“Au sein du Parlement, des mairies, des conseils départementaux et régionaux, des hommes mis en cause, parfois condamnés pour viol, pour agression sexuelle, pour atteinte sexuelle sur mineur, pour violences conjugales, sont élus, malgré les discours affichés sur la lutte contre les violences faites aux femmes, malgré nos alertes répétées”, s’indignent-elles.
Ces candidats à l’Élysée accusés d’agressions
“Trois candidats ou potentiellement candidats à l’Elysée sont déjà cités dans de nombreux témoignages d’agressions sexuelles. Cela ne les empêche pas, loin de là, de considérer qu’ils sont dignes d’occuper la magistrature suprême. C’est dire à quel point la condition des femmes et des victimes leur est indifférente”, fustigent les signataires.
Elles font ici référence à Éric Zemmour et Jean Lassalle, accusés par plusieurs femmes d’agressions sexuelles, ainsi que François Asselineau mis en examen pour agression sexuelle et harcèlement. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin est, lui, accusé de viol. Sa nomination avait choqué dans les milieux féministes et Sandrine Rousseau, l’une des signataires de la tribune, avait déjà critiqué ce choix en septembre dernier.
“Une fois de plus et à la veille d’élections cruciales pour notre pays, nous exhortons les appareils politiques à écouter les victimes et à faire oeuvre de prévention”, ajoutent les signataires.
Marche et engagement en trois points
La tribune a été créée à l’initiative de Fiona Texeire, collaboratrice d’élus, intervenante à Sciences Po Rennes, Mathilde Viot, cofondatrice de l’association “Chair collaboratrice”, Madeline Da Silva, maire adjointe des Lilas (Seine-Saint-Denis), Alice Coffin, conseillère de Paris et Hélène Goutany, journaliste.
“La parole des femmes s’est libérée, mais à quand une libération de l’écoute, une réelle prise en compte dans les partis politiques?”, questionnent ces femmes qui exigent que “le monde politique prenne enfin en compte le mouvement #Metoo” et cesse de “se murer dans l’omerta”.
Les signataires annoncent aussi qu’elles participeront à la marche contre les violences sexistes et sexuelles organisée par le collectif #NousToutes le 20 novembre. Elles proposent aussi aux cadres politiques sur le site #MetooPolitique de signer un engagement en trois points: “ne pas investir de personne mis en cause pour violences sexistes ou sexuelles”, “ne pas donner mon parrainage à une personne mis en cause pour violences sexistes ou sexuelles” et “ne pas embaucher une personne mis en cause pour violences sexistes ou sexuelles”.