Disparition des abeilles, un mini-ordinateur Edison dans les ruches pour comprendre

Depuis 1998, il est constaté en France et dans le reste de l’Europe, un phénomène grave de mortalité anormale et récurant des colonies d’abeilles domestiques. Ce syndrome ne s’est malheureusement pas arrêté à ces contrées puisqu’il touche les Etats Unis depuis 2007 et l’Australie.

mini-ordinateur Edison

Dans l’état de Tasmanie au sud-est de l’Australie, un programme pilote est actuellement en cours afin de comprendre ce qui peut expliquer ces épisodes de mortalité. Il prend appui sur  mini-ordinateur Intel Edison et des micro-capteurs de la taille d’un grain de riz placés sur le dos des abeilles mellifères.

Mini-Capteur sur le dos des abeilles

Les scientifiques espèrent trouver une explication du déclin dramatique de cette espèce.

Syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles, une menace pour l’humanité

Cette tragédie écologique est prise très au sérieuse depuis des années car elle menace directement la production alimentaire mondiale.

Selon un rapport des Nations Unies, environ trois-quarts des cultures mondiales, ce qui inclut les fruits, les légumes et le café, dépendent de la pollinisation par les abeilles, les papillons, les coléoptères et autres espèces de pollinisateurs.

Le document explique que la production alimentaire mondiale, dont la valeur est estimée entre 235 et 577 milliards de dollars, repose sur les contributions directes des pollinisateurs, et notamment 20 000 espèces d’abeilles.

Le professeur Paulo de Souza, responsable scientifique de la CSIRO (Commonwealth Scientific and Industrial Research Organization) en Australie souligne

« Rien qu’aux États-Unis, les ruches mellifères déclinent d’environ 25 % par an […] Le déclin régulier des ruches a été observé depuis les années 40, mais la tendance s’accélère. […] Si nous perdons les abeilles, nous n’aurons plus de nourriture pour nos enfants. Nous n’aurons plus les moyens de nourrir la population. »

Devant ce constat, il ajoute alors

 « La seule question qui importe est de savoir pourquoi. »

Le monde scientifique n’a pas de réponse pour le moment. Il est admis qu’il s’agit probablement d’un cocktail de facteurs environnementaux citons le changement climatique, l’utilisation des pesticides, les maladies et les pertes d’habitat. Cependant, il n’y a pas de certitude et donc pas de réponse possible pour inverser la tendance.

Mortalité inexpliquée des abeilles, il faut comprendre

Paulo de Souza et son équipe cherchent donc des réponses à l’aide de plusieurs informations comme le temps passé à l’extérieur de la ruche, les échanges avec les autres colonies, les changements soudains de direction, etc.

Pour ce faire, leurs recherches s’aident d’un micro-ordinateur Intel Edison placé au cœur des ruches et de min-capteur sur le dos des insectes afin d’avoir de véritables plans de vol à l’image d’une boîte noire d’un avion.

A chacun de leur passage à la ruche, les informations récoltées sont transmises en Wi-Fi au CSIRO afin de concevoir des modèles 3D précis des déplacements des abeilles. Il y a aussi un suivi des facteurs environnementaux de la ruche à l’aide de senseurs complémentaires rattachés à Edison. Ils permettant de mesurer l’humidité, la température ou le taux de rayons ultraviolets émis autour de la ruche.

Il est expliqué

« Les abeilles étant des créatures prévisibles et régulières dans leur patient labeur de butinage, un changement important et rapide de comportement ou de vol indique à coup sûr chez elles un facteur de stress soudain ou une modification notable de leur environnement, et par conséquent une opportunité certaine pour les chercheurs de mieux comprendre les causes de leur disparition. »

https://youtu.be/B2G4zmW8Gsk

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